Naufrage d'un bateau de migrants en Grèce: jusqu'à 50 disparus
Le bateau transportant environ 80 migrants a coulé au large de l'île grecque de Karpathos (image d'illustration).
Photo: KEYSTONE/AP/Francisco SecoLes autorités grecques recherchaient mercredi des dizaines de personnes portées disparues après le naufrage de leur bateau dans le sud-est de la mer Egée. Selon les garde-côtes, 29 occupants ont pu être secourus.
Selon les premières déclarations de ces 29 migrants rescapés, 'environ 80 personnes étaient à bord du bateau' qui a chaviré et coulé, ont indiqué les garde-côtes dans un communiqué mercredi matin. 'Jusqu'à 50 personnes sont portées disparues', a affirmé à l'AFP une responsable du bureau de presse des garde-côtes.
La télévision publique Ert a cependant indiqué mercredi après-midi que le nombre de personnes à bord de ce bateau était compris 'entre 30 et 60', ce qui impliquerait une trentaine de disparus au maximum.
'Il n'est pas possible que ce bateau puisse transférer 80 migrants, on parle d'un nombre moins important', a estimé le porte-parole des garde-côtes Nikos Kokalas cité par la Ert. 'Ces bateaux (de migrants) sont toujours surchargés comme on a vu par le passé', a-t-il rappelé.
Vaste opération
Une vaste opération de sauvetage a été ordonnée mercredi à l'aube par le ministre grec de la Marine marchande Yannis Plakiotakis qui a été informé de la présence du bateau de migrants en difficulté 'à 38 milles marins de l'île de Rhodes', selon un communiqué des garde-côtes.
Une vidéo publiée par les garde-côtes mercredi après-midi montrait un hélicoptère de l'armée de l'air grecque en train de repêcher deux rescapés avant de les transférer sur l'île proche de Karpathos mercredi à l'aube.
Les 27 autres personnes secourues seront transférées à bord d'un tanker qui naviguait au large de Karpathos pour se rendre à l'île de Kos, selon les garde-côtes.
'Sans gilets de sauvetage'
Quatre bateaux qui se trouvaient dans la zone du naufrage, deux patrouilleurs des garde-côtes et un hélicoptère de l'armée de l'air grecque, poursuivaient les recherches mercredi après-midi, mais ces dernières étaient entravées par des vents forts de 40 à 50 km/h (7 sur l'échelle Beaufort), selon les garde-côtes.
'Les garde-côtes poursuivent leurs efforts sans arrêt depuis mercredi matin', a souligné Yannis Plakiotakis, cité dans un communiqué, en rappelant qu'au cours de deux dernières années, plus de 6000 personnes ont été sauvées en mer Egée.
Le bateau avait appareillé à Antalya, située sur les côtes turques voisines, à destination de l'Italie, selon les premières informations des garde-côtes. Selon Nikos Kokalas cité à la radio Skaï mercredi matin, de 'nombreux naufragés ne portaient pas de gilets de sauvetage'.
La traversée périlleuse de quelques milles nautiques entre les îles grecques et les côtes turques en mer Egée, située en Méditerranée orientale, coûte la vie à de nombreux migrants et réfugiés qui tentent de passer en Europe à bord d'embarcations de fortune pour fuir guerres et misère.
Nouveau drame
Il s'agit d'un nouveau drame migratoire en Méditerranée orientale où depuis janvier 2022, 64 personnes ont péri en tentant de passer en Europe des côtes turques proches, contre 111 pour l'ensemble de l'année 2021, selon les données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le dernier naufrage en mer Egée a eu lieu le 19 juin : huit personnes ont alors péri au large de l'île de Mykonos, tandis que 108 personnes ont été secourues par les garde-côtes grecs, selon l'OIM.
Athènes accuse Ankara de fermer les yeux sur les pratiques des passeurs et de laisser des migrants venir en Grèce en violation de l'accord de mars 2016 qui prévoyait un effort de la Turquie pour limiter les migrations à partir de son territoire, en échange d'une aide financière européenne. La Turquie nie ces accusations.
La Grèce est pour sa part pointée du doigt par des ONG et médias pour ses responsabilités dans des refoulements illégaux de migrants sur ses frontières maritimes et terrestres. Le gouvernement conservateur grec a toujours nié avoir recours à ces refoulements, contraires au droit international.
Fin juin, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a appelé Athènes à faire cesser les 'expulsions violentes et illégales' de migrants.
/ATS