International

ONU: Lauber regrette les sanctions américaines contre Albanese

10.07.2025 12h22

Lauber et l'ONU déplorent les sanctions américaines contre Albanese

L'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber a demandé comme président du Conseil des droits de l'homme aux Etats de s'abstenir de toute intimidation et représaille contre les experts indépendants de l'ONU (archives).

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le président du Conseil des droits de l'homme, l'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber, regrette la décision américaine de sanctionner la rapporteuse sur les territoires palestiniens Francesca Albanese. L'ONU demande elle à Washington de revoir celle-ci.

Les Etats-Unis, qui ciblent régulièrement avec Israël la juriste, ont annoncé mercredi que des sanctions seront prises contre elle. La rapporteuse spéciale, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU mais est mandatée par le Conseil des droits de l'homme, a mené des 'efforts illégitimes et honteux' pour pousser la Cour pénale internationale (CPI) à des investigations contre des responsables, des entreprises et des patrons américains et israéliens, ont-ils affirmé.

Ils reprochent notamment à la juriste d'avoir recommandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netyanyahu et un de ses anciens ministres de la défense. Alors même que les Etats-Unis et Israël ne reconnaissent pas la juridiction de la CPI, ajoutent-ils.

Parlant de génocide dans la bande de Gaza, Mme Albanese s'est aussi attiré la réprobation américaine ces derniers mois en raison de ses critiques contre l'attitude du président américain Donald Trump. Plus récemment, elle avait mis en cause des dizaines d'entreprises, dont plusieurs américaines et Glencore, accusées de faire partie de 'l'économie de génocide' de l'Etat hébreu. Des accusations que ces acteurs ont réfutées.

Jeudi, M. Lauber a lui dit que les rapporteurs spéciaux constituent des 'instruments indispensables du Conseil'. Il demande aux Etats membres de l'ONU de collaborer avec eux et de ne pas mener des 'intimidations' ou des 'représailles' contre eux.

Une exigence partagée par le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk qui souhaite le même effort, 'même en cas de divergence féroce' avec un expert indépendant ou une experte indépendante. Il enjoint aux Etats-Unis de 'revenir rapidement' sur leur décision. Il faut que mettre un terme aux 'attaques et aux menaces' contre des mandats donnés par le Conseil des droits de l'homme et contre des institutions comme la CPI, estime-t-il.

/ATS