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Plus de 100'000 réfugiés depuis le début de la récente crise

02.05.2023 11h01

Plus de 100'000 réfugiés depuis le début de la récente crise

Des dizaines de milliers de réfugiés ont fui le Soudan vers le Tchad (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/Donaig Le Du

Le nombre de réfugiés qui ont fui les violences récentes au Soudan dépasse désormais les 100'000. Dans le pays, la menace d'un problème biologique lié à l'occupation d'un laboratoire est désormais considéré comme 'modéré'.

'Il y a une majorité de femmes et d'enfants' parmi les réfugiés, a dit mardi à la presse à Genève une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Ceux qui arrivent sont 'plus vulnérables' que la semaine dernière. Ils manquent souvent de nourriture ou d'eau depuis plusieurs jours. Le HCR a établi des centres de transit. L'objectif est de pouvoir enregistrer chaque réfugié dans un délai de trois jours.

Parmi les 100'000 personnes qui ont quitté le pays, des dizaines de milliers ont rejoint l'Egypte. Le même nombre environ sont arrivés au Tchad où ils dorment parfois sous des arbres ou des abris improvisés. Plus de 21'000 réfugiés ont déjà été enregistrés dans ce pays.

Lundi, le Haut commissaire aux réfugiés Filippo Grandi avait estimé que plus de 800'000 personnes pourraient fuir le pays dans les prochains mois. Parmi elles, 600'000 seraient des Soudanais ou des réfugiés au Soudan contraints de se rendre dans un pays tiers. Et 200'000 seraient des réfugiés, notamment sud-soudanais, qui rentreraient dans leur pays.

'Il est très difficile d'anticiper ce qui va avoir lieu', a admis la porte-parole. 'Les chiffres changent rapidement'. 'Dans les prochaines semaines, ils vont augmenter', a aussi dit la responsable du HCR.

Plus de 330'000 déplacés internes

De son côté, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a affirmé que les affrontements ont fait en deux semaines plus de 330'000 déplacés internes. Plus de deux tiers d'entre eux se trouvaient au Darfour et beaucoup de réfugiés sont partis de Khartoum vers des camps dans d'autres Etats soudanais. Le déplacement 'est dangereux' et provoque de nouveaux besoins, affirme un porte-parole. Lorsqu'elles franchissent des frontières, les capacités pour les recevoir sont dépassées.

Vendredi, l'ONU avait affirmé que plusieurs milliers de personnes restaient bloquées chez elles en raison des violences entre les parties. Difficile de savoir si ce chiffre a pu être résorbé.

Le porte-parole de l'OIM part du principe que certaines personnes doivent encore rester 'barricadées' face à la volatilité observée. Mais certaines activités économiques reprennent un peu, notamment certains marchés.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est elle moins alarmiste que la semaine dernière sur la menace liée à la prise d'un laboratoire où se trouvent des agents pathogènes très contagieux. D''énorme', celle-ci a été ramenée à 'modérée'. L'inquiétude première en termes de santé porte plutôt sur la possibilité de soigner les patients, a insisté un porte-parole.

1,5 milliard de dollars à trouver

A la demande du secrétaire général Antonio Guterres, le chef des affaires humanitaires de l'ONU Martin Griffiths est lui arrivé dans la région. Il doit notamment se rendre à Port-Soudan pour mieux évaluer la situation.

Le financement manque pour mener une assistance humanitaire adaptée. Le décalage par rapport à l'appel de l'ONU et de ses partenaires pour le Soudan cette année atteint 1,5 milliard de dollars, a affirmé un porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Les violences ont fait des centaines de victimes et des milliers de blessés. Le personnel international a été évacué de Khartoum vers Port-Soudan.

/ATS