International

Plus de 300 victimes de raids aériens en Ethiopie selon l'ONU

07.03.2022 18h23

Plus de 300 victimes de raids aériens en Ethiopie selon l'ONU

La Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme dirigé par Michelle Bachelet a identifié environ 15'000 détentions et arrestations arbitraires ces derniers mois par le gouvernement éthiopien (archives).

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Les bombardements au Tigré et dans une autre région du nord de l'Ethiopie ont fait plus de 300 tués de fin novembre à fin février, selon l'ONU. La situation des droits humains 'se détériore largement', a dit lundi à Genève la Haute commissaire aux droits de l'homme.

Plus de 370 personnes ont aussi été blessées dans les raids aériens menés par l'armée, a-t-elle affirmé devant le Conseil des droits de l'homme. Et les militaires ont également provoqué d'importants dégâts dans plus de 2100 centres de santé de deux régions du nord du pays. D'autres acteurs, notamment les séparatistes du Tigré, ont également perpétré des assauts contre les civils et les infrastructures civiles. Ceux-ci sont également responsables de plus de 300 viols de novembre à fin décembre.

Depuis novembre, le Haut-Commissariat a identifié plus de 15'000 détentions et arrestations arbitraires en lien avec l'état d'urgence décidé par le gouvernement. La plupart ont visé des Tigréens. Mme Bachelet a salué la levée récente de ce dispositif. Le ministre de la justice lui a dit la semaine dernière que presque la totalité des détenus ont été relâchés et que ceux qui restent en prison auront accès à un procès équitable.

Une Commission d'enquête présidée par l'ancienne procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda doit rendre un rapport dans six mois. Elle succède à l'investigation menée par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et la Commission éthiopienne des droits de l'homme. Il y a quelques mois, ces deux entités avaient dit que des actes équivalant à des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre avaient été perpétrés.

Les violences vont d'exécutions extrajudiciaires, surtout d'hommes, à de la torture en passant par des déplacements forcés ou des abus sexuels. Le gouvernement éthiopien avait promis d'appliquer les recommandations de ces entités.

En raison des affrontements depuis près d'un an et demi dans trois régions du nord du pays, plus de deux millions de personnes ont été déplacées ou sont réfugiées. Et des centaines de milliers sont confrontées à des conditions proches de la famine, selon l'ONU.

/ATS