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Ramadan: la cour d'appel de Paris valide des expertises capitales

11.05.2023 16h04

Ramadan: la cour d'appel de Paris valide des expertises capitales

Tariq Ramadan, 60 ans, a d'abord nié avoir eu des relations sexuelles avec les plaignantes avant de reconnaître des "relations de domination", rudes mais "consenties".

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

La cour d'appel de Paris a validé jeudi des expertises psychiatriques capitales dans l'enquête visant Tariq Ramadan, a appris l'AFP de sources proches du dossier. L'islamologue suisse est menacé d'un procès aux assises en France pour viols.

La défense de M. Ramadan avait contesté le 23 mars la validité de ces expertises examinant la notion d'emprise, au centre de ce dossier. Les avocats de l'islamologue accusaient de partialité un des spécialistes nommés dans le collège d'experts chargé de se prononcer sur cette question.

Selon les sources proches du dossier interrogées par l'AFP, la cour d'appel a rejeté jeudi les requêtes visant à annuler les expertises. 'Nous formons un pourvoi en cassation et restons très confiants dans nos arguments juridiques', ont réagi auprès de l'AFP les avocats de l'islamologue, Mes Philippe Ohayon, Ouadie Elhamamouchi et Nabila Asmane.

'Nous allons enfin pouvoir avancer'

'Nous sommes satisfaites. Nous allons enfin pouvoir avancer', a pour sa part déclaré Me Laura Ben Kemoun, qui défend deux plaignantes avec Me Laure Heinich.

En juillet dernier, le parquet de Paris a requis le renvoi devant les assises de M. Ramadan pour des soupçons de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes. Il revient désormais aux juges d'instruction d'ordonner ou pas un procès.

Dans ce dossier emblématique de l'ère #MeToo, Tariq Ramadan, 60 ans, a d'abord nié avoir eu des relations sexuelles avec les plaignantes avant de reconnaître des 'relations de domination', rudes mais 'consenties'.

Cette affaire, déclenchée en 2017, a provoqué la chute de cette figure charismatique et contestée de l'islam européen.

Comparution prévue à Genève

L'homme doit par ailleurs comparaître lundi et mardi prochains à Genève devant le tribunal correctionnel dans un procès pour viol et contrainte sexuelle concernant les accusations d'une autre plaignante.

Cette femme surnommée 'Brigitte' dans les médias suisses assure que l'islamologue l'a entraînée dans une chambre d'hôtel à Genève le soir du 28 octobre 2008, où il l'aurait soumise à des actes sexuels brutaux, accompagnés de coups et d'insultes.

/ATS