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Ramos-Horta remporte l'élection présidentielle au Timor oriental

20.04.2022 15h00

Ramos-Horta remporte l'élection présidentielle au Timor oriental

Jose Ramos-Horta a été élu président du Timor oriental par 62,09% des voix.

Photo: KEYSTONE/AP/Lorenio Do Rosario Pereira

Le prix Nobel de la paix Jose Ramos-Horta a remporté mercredi l'élection présidentielle au Timor oriental. Il dirigera pour la deuxième fois le plus jeune pays d'Asie du sud-est, après un premier mandat de 2007 à 2012.

M. Ramos-Horta a obtenu 62,09% des voix contre 37,91% pour le président sortant Francisco 'Lu Olo' Guterres, a indiqué le secrétariat électoral sur son site internet. Ces résultats doivent encore être validés par la Commission électorale du pays.

Jose Ramos-Horta débutera son quinquennat le 20 mai, jour du 20e anniversaire de l'indépendance du Timor oriental après 24 ans d'occupation indonésienne de cette ancienne colonie portugaise.

Crise politique

La fonction présidentielle est habituellement surtout honorifique dans ce pays de 1,3 million d'habitants, situé sur la moitié est de l'île de Timor, dans l'archipel indonésien. Mais M. Ramos-Horta a promis de résoudre une paralysie politique qui dure depuis plusieurs années dans le pays où s'affrontent deux principaux partis, le Congrès national pour la reconstruction du Timor-Leste (CNRT) et le Front révolutionnaire pour un Timor oriental indépendant (Fretilin).

Francisco Guterres, ancien guérillero et dirigeant du Fretilin, avait été élu président en 2017 avec le soutien de l'ancien rebelle Xanana Gusmao, premier président du pays et actuel dirigeant du CNRT. Mais il avait ensuite refusé de nommer des ministres du CNRT, plongeant le pays dans une longue crise politique.

M. Gusmao et son parti avaient, cette fois, choisi de soutenir M. Ramos-Horta, lauréat du prix Nobel de la paix en 1996 pour sa quête d'une solution pacifique au conflit du Timor oriental et qui était le principal porte-parole du mouvement indépendantiste.

Ancien Premier ministre de M. Gusmao, avant son premier mandat présidentiel de 2007 à 2012, cet homme de 72 ans était sorti de sa retraite pour s'opposer à M. Guterres, qu'il accuse d'avoir violé la Constitution.

Violences

Le duel du second tour s'est alors avéré identique à celui de 2007, déjà remporté haut la main (avec 69% des voix) par M. Ramos-Horta. Près de 75% des 860'000 électeurs inscrits ont voté. Le vainqueur avait indiqué, avant l'élection, qu'il pourrait dissoudre le Parlement afin de sortir de l'impasse.

La vie politique au Timor oriental est souvent émaillée de violences. En 2018, des heurts pendant les élections législatives avaient fait des dizaines de blessés. En 2006, des rivalités politiques avaient dégénéré en conflit ouvert dans la capitale Dili, faisant des dizaines de morts.

Cette fois, la mission d'observation de l'Union européenne a jugé que la présidentielle s'était déroulée de façon satisfaisante. 'Les élections ont été compétitives et la campagne a été largement pacifique', a-t-elle conclu.

L'ancienne colonie portugaise annexée par Jakarta en 1975 est devenue un pays pleinement indépendant en 2002. Elle subit toujours les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur son économie. Selon la Banque mondiale, 42% de la population vit dans la pauvreté.

/ATS