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Réforme de la justice: Netanyahu s'engage à « rétablir l'unité »

23.03.2023 20h19

Réforme de la justice: Netanyahu veut "mettre fin à la division"

Des manifestations populaires ont lieu depuis des semaines contre un projet de réforme du système judiciaire.

Photo: KEYSTONE/AP/Ohad Zwigenberg

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est engagé jeudi soir à 'mettre fin à la division au sein du peuple'. Cela après bientôt trois mois de manifestations massives contre le projet de réforme de la justice en cours d'examen au Parlement.

M. Netanyahu, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, a annoncé qu'il entrait 'en scène' et qu'il était déterminé à faire avancer la réforme, mais qu'il ferait tout pour 'parvenir à une solution' acceptable tant pour les défenseurs du projet que pour ses détracteurs.

'Nous ne pouvons permettre qu'un différend, aussi aigu soit-il, mette en danger notre avenir commun à tous (...) Les opposants à la réforme ne sont pas des traîtres, les partisans ne sont pas des fascistes', a-t-il déclaré en faisant référence aux invectives favorites de chacun des deux camps à l'encontre de l'autre.

Calmer les esprits

'Je ferai tout, tout, afin de calmer les esprits et de mettre fin à la division au sein du peuple', a-t-il encore dit. Lui-même avait qualifié à plusieurs reprises ces dernières semaines les manifestants de partisans de 'l'anarchie'.

La réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.

M. Netanyahu et ses alliés d'extrême-droite et ultra-orthodoxes estiment quant à eux la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

Le Premier ministre a prononcé son adresse à la nation après s'être entretenu avec son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui avait initialement annoncé son intention de s'exprimer publiquement en début de soirée.

'Début de la dictature'

M. Gallant, qui a demandé plusieurs fois à la coalition au pouvoir de faire une pause dans le processus législatif pour permettre des négociations avec l'opposition sur la réforme, a finalement annulé son intervention.

Pendant un peu plus d'une heure, les télévisions israéliennes ont évoqué la perspective d'une démission du ministre, ou le scénario d'une hypothétique explosion de la coalition gouvernementale, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël.

Jeudi encore, plusieurs dizaines de milliers d'Israéliens ont manifesté contre la réforme au cours d'une nouvelle journée de mobilisation, émaillée de heurts entre manifestants et policiers.

A Tel-Aviv, une dizaine de manifestants ont été arrêtés pour atteinte à l'ordre public selon la police. Les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau pour disperser la foule qui avait bloqué le périphérique de la ville, selon une journaliste de l'AFP sur place.

'Si le vote [de la loi] sur la [composition de la commission chargée de la] désignation des juges passe la semaine prochaine [au Parlement], c'est le début de la dictature', a déclaré à l'AFP Nadav Golander, un manifestant de 37 ans, qui travaille dans la publicité.

Ce texte est un des éléments centraux de la réforme. Il a été amendé ces jours-ci en commission pour en adoucir la teneur en vue de parvenir à un vote plus large, et M. Netanyahu a confirmé qu'il serait bien soumis au vote des députés pour adoption en séance plénière 'la semaine prochaine'.

/ATS