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Réformer l'ONU passe par des changements « douloureux »

12.05.2025 22h19

Réformer l'ONU passe par des changements "douloureux"

Antonio Guterres et les Nations unies font face à des contraintes budgétaires chroniques renforcées par les politiques du président américain Donald Trump (archives).

Photo: KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE

Le processus lancé pour rendre l'ONU plus efficace va nécessiter des changements 'douloureux', a prévenu lundi le secrétaire général, insistant sur la nécessité de ces réformes. Des réductions d'effectifs seront inévitables.

En mars, Antonio Guterres a lancé l'initiative 'ONU80' destinée à améliorer l'efficacité des Nations unies qui font face à des contraintes budgétaires chroniques renforcées par les politiques du président américain Donald Trump.

'Notre objectif commun a toujours été de rendre notre Organisation plus efficace, de simplifier les procédures, d'éliminer les doublons et de renforcer la transparence et la responsabilité de chacun', a-t-il noté lundi en présentant devant les Etats membres l'avancée de ces travaux.

'La crise de liquidités à laquelle nous sommes confrontés n'est pas nouvelle. Mais la conjoncture financière et politique actuelle rend nos efforts encore plus urgents', a-t-il insisté. Et 'nous savons que certains de ces changements vont être douloureux pour notre famille onusienne', a-t-il prévenu.

Fusions évoquées

Il a pris en exemple la restructuration envisagée, au sein du Secrétariat, du département des opérations de maintien de la paix et de celui des affaires politiques, dont certaines unités pourraient 'fusionner'.

'Je pense que nous serons capables de supprimer 20% des postes des deux départements', et ce chiffre 'doit être vu comme une référence' pour la totalité de l'initiative ONU80, a indiqué Antonio Guterres. Le Secrétariat qu'il dirige employait quelque 35'000 personnes fin 2023.

Il a également évoqué la possibilité de délocaliser des postes de New York et Genève vers des villes moins chères et souligné la surcharge de tâches confiées au Secrétariat par les Etats membres, 'plus de 3600 mandats' identifiés lors de ce processus.

'C'est comme si nous avions permis que le formalisme et la quantité de réunions et de rapports soient devenus une fin en soi', a-t-il déploré, insistant sur le fait que 'les besoins des gens doivent être notre guide'.

Changements structurels

Dans ce cadre, il a rappelé qu'une partie des décisions dépendaient des Etats membres, qu'il a appelé à avoir le courage de faire des choix même 'difficiles'.

Il y a quelques jours, dans un mémo vu par l'AFP, le groupe de travail interne chargé de l'initiative ONU80 avait suggéré certaines réformes majeures, notamment la fusion de certaines agences onusiennes.

Antonio Guterres n'a pas directement évoqué ces idées, mais il a indiqué que des groupes d'agences travaillant sur de mêmes thèmes allaient proposé des réformes, y compris de possibles 'changements structurels'.

/ATS