Réfugiés ukrainiens: l'UE pour prolonger à 2027 leur protection
Les Ukrainiens fuyant le conflit avec la Russie bénéficient depuis 2022 d'un statut unique leur permettant de séjourner, de travailler et d'accéder à des aides dans l'Union européenne. Ici, des réfugiés ukrainiens dans un centre d'accueil à Berlin.
Photo: KEYSTONE/DPA Pool/CHRISTOPH SOEDERLa Commission européenne a proposé mercredi de prolonger d'un an, jusqu'en mars 2027, la protection accordée aux réfugiés ukrainiens dans l'UE. Cela tout en engageant pour la première fois une réflexion sur leur avenir.
Les Ukrainiens fuyant le conflit avec la Russie bénéficient depuis mars 2022 d'un statut unique leur permettant de séjourner, de travailler et d'accéder à des aides dans l'Union européenne.
Ils sont actuellement 4,3 millions dans ce cas, répartis principalement en Allemagne, Pologne et République tchèque.
Ce statut doit être reconduit chaque année, ce que l'exécutif européen propose de faire pour la quatrième fois, jusqu'en mars 2027, puisque la guerre est toujours en cours.
La proposition de la Commission sera examinée mi-juin par les ministres de l'Intérieur des 27 Etats membres, qui devraient l'adopter, sauf grande surprise.
Impatience
Reste que des pays de l'Union européenne commencent à montrer des signes d'impatience face à ce conflit sans issue évidente.
A commencer par la Pologne, longtemps un soutien indéfectible de Kiev, mais qui a désigné dimanche un nouveau président, élu sur la promesse de réduire les avantages accordés aux réfugiés ukrainiens.
Ou l'Allemagne, dont le gouvernement durcit de plus en plus sa politique migratoire et envisage de sabrer dans les aides versées aux réfugiés ukrainiens.
Pérenniser le statut, préparer des retours
Consciente de ces tensions, la Commission met pour la première fois sur la table des recommandations sur l'avenir des Ukrainiens : pour pérenniser le statut de ceux restant en Europe et préparer de premiers retours vers l'Ukraine.
'Depuis 2022, nous protégeons les personnes qui fuient la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine et nous continuons à le faire', a souligné la cheffe de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen.
'Et avec l'Ukraine, nous préparons le terrain pour que les gens puissent rentrer chez eux et reconstruire leurs maisons quand cela sera sûr', a-t-elle affirmé.
Programmes de retours volontaires
La Commission propose concrètement que les Etats membres commencent à faire passer les Ukrainiens sur des visas nationaux. Des visas de travail ou d'étudiant par exemple.
Elle propose aussi de faciliter l'ouverture de centres d'informations à travers le continent pour permettre aux Ukrainiens de s'enquérir de la situation en Ukraine, faciliter des démarches administratives, comme le renouvellement d'un passeport.
Autre suggestion: des programmes de retours volontaires pour les Ukrainiens. Et des visites organisées pour constater l'état de destruction de leurs villes.
Enfin, la Commission propose des exceptions dans cette politique de retours pour les personnes ayant des problèmes de santé (une personne suivant une chimiothérapie par exemple), vulnérables et les familles avec enfants.
En étroite coordination avec Kiev
Bruxelles assure que ces mesures ont été établies en étroite coordination avec l'Ukraine, qui a 'besoin de ses citoyens' pour sa reconstruction.
Elles ont à appliquer 'quand la situation le permettra', une formulation un peu floue, qui ne mentionne délibérément pas la fin de la guerre.
Poussée de l'extrême droite
Au-delà de la situation en Ukraine, l'exécutif européen subit une pression croissante pour durcir ses politiques migratoires, en raison de la poussée de la droite et de l'extrême droite à travers le continent.
La Commission avance méthodiquement sur ce dossier : elle a dévoilé au cours des derniers mois des mesures pour accélérer les expulsions d'étrangers en situation irrégulière et limiter les possibilités d'asile pour les ressortissants de certains pays.
/ATS