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Renverser le pouvoir en Iran « ni possible ni souhaitable » (Khatami)

15.11.2022 16h00

Renverser le pouvoir en Iran "ni possible ni souhaitable" (Khatami)

L'ex-président Mohammad Khatami est une des principales figures des réformateurs en Iran.

Photo: KEYSTONE/AP/HASAN SARBAKHSHIAN

L'ancien président iranien et principale figure des réformateurs, Mohammad Khatami, a rejeté l'idée d'un renversement du pouvoir en Iran même si, selon lui, domine une insatisfaction contre la gouvernance actuelle.

Le pouvoir iranien est confronté depuis deux mois à des protestations déclenchées par la mort le 16 septembre de l'Iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, trois jours après son arrestation pour infraction selon la police des moeurs au code vestimentaire strict en Iran qui oblige notamment les femmes à porter le voile islamique en public.

'Le renversement (du système) n'est ni possible ni souhaitable mais la poursuite de la situation actuelle conduit à l'effondrement social', a déclaré M. Khatami, président de 1997 à 2005, dont les propos sont rapportés mardi par les journaux réformateurs.

Selon lui, 'la voie la moins coûteuse et la plus bénéfique pour restaurer la confiance perdue d'une partie importante de la société passe par une auto-correction du système tant dans sa structure que dans son comportement'.

Changer le mode de gouvernance

Pour ce réformateur, 'la racine des événements tragiques doit être recherchée à l'intérieur et ils sont le fruit d'un mécanisme bourré d'erreurs et d'une méthode de gouvernance incorrecte', a-t-il encore dit.

'La bonne gouvernance, a poursuivi l'ex-président, passe par la reconnaissance des droits du peuple et le respect des libertés fondamentales, en particulier l'exercice des droits de citoyenneté car le peuple est composé de tendances, d'ethnicités, de goûts et même de religions différentes'.

'Il faut aussi assurer la stabilité et la sécurité du pays avec la présence et la contribution du peuple lui-même, qui en est le principal propriétaire', a indiqué M. Khatami.

Il s'est félicité que 'malgré les tentatives de l'extérieur, la protestation n'a pas pris une dimension ethnique, religieuse ou séparatiste'.

Les autorités iraniennes qualifient généralement les protestations des deux derniers mois d''émeutes' encouragées par des pays occidentaux, principalement les Etats-Unis, ennemis jurés de l'Iran.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités iraniennes qui ne fournissent pas de bilan précis ou global. Des milliers d'autres ont été arrêtées.

/ATS