Sánchez assure qu'il ne va pas jeter l'éponge malgré les scandales
Malgré les scandales, Pedro Sanchez entend rester en place.
Photo: KEYSTONE/EPA/MariscalConfronté à la plus grave crise depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a présenté mercredi aux députés un plan anti-corruption en 15 mesures, élaboré avec l'OCDE, excluant toutefois de démissionner en raison des scandales.
Dans une allocution solennelle d'environ 45 minutes aux députés, M. Sánchez a dit avoir 'envisagé' de démissionner et de convoquer des élections anticipées après les révélations ayant abouti au placement en détention provisoire de l'ex-N.3 du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Santos Cerdán.
Mais 'après avoir réfléchi et écouté beaucoup de gens, j'ai compris que jeter l'éponge n'était pas une option', a-t-il lancé.
'Je ne vais pas jeter l'éponge et nous allons continuer (...) parce que je suis un homme politique propre', a poursuivi celui qui était arrivé au pouvoir en 2018 après un vaste scandale de corruption ayant touché à l'époque le gouvernement du Parti populaire (PP, droite conservatrice).
'Les partis politiques, les organes de direction des différentes administrations, les entreprises doivent adopter davantage de mesures' pour faire face à la corruption, a-t-il toutefois convenu, avant de proposer 'l'approbation d'un plan national de lutte contre la corruption' de 15 mesures élaboré avec l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économique).
Sous pression
Ce plan a également été préparé à la suite de réunions avec les différents groupes parlementaires et incorpore des propositions du Conseil de l'Europe et de la Commission européenne, a encore précisé Pedro Sánchez, sous la pression au Parlement de ses alliés, qui lui réclament des mesures fortes contre la corruption.
Parmi les mesures énumérées par le chef du gouvernement devant les députés, figurent la mise en place d'une 'agence d'intégrité publique indépendante', l'utilisation de l'intelligence artificielle pour détecter des 'indices de fraude' dans la plateforme d'attribution des contrats publics, des contrôles de patrimoine aléatoires des hauts fonctionnaires ou encore un renforcement des mesures de protection des lanceurs d'alerte.
'Ce plan de lutte contre la corruption représentera le plus grand effort en matière de prévention, de lutte et de réparation de la corruption réalisé au cours des dernières décennies dans notre pays', a encore assuré le Premier ministre.
Mais le discours de M. Sánchez a été immédiatement rejeté sans ambage par le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, qui a assimilé le PSOE à 'une organisation criminelle' et a de nouveau appelé à la convocation d'élections anticipées.
L'affaire de corruption qui ébranle depuis l'an dernier le Parti socialiste est d'autant plus grave pour M. Sánchez qu'il a accédé au pouvoir sur une promesse d'intégrité après les scandales qui avaient marqué les gouvernements de droite précédents.
/ATS