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Sept soignants blessés après une agression aux urgences d'Annemasse

10.01.2025 19h06 Lucie Hainaut

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Mercredi soir, deux hommes s’en sont violemment pris au personnel soignant de l’hôpital privé des Pays de Savoie à Annemasse. Les urgences de l’établissement sont fermées jusqu’à lundi au moins. La sécurité en milieu hospitalier est une réelle problématique, côté France comme en Suisse.

«Le patient était sur ce brancard, son frère est entré profitant de quelqu’un qui passait par la porte. Il a agressé le personnel verbalement d’abord puis physiquement, c’est parti en bataille générale» relate Marie Chabin, directrice déléguée à l’Hôpital Privé Pays de Savoie.

La nuit de mercredi à jeudi a laissé le personnel soignant sous le choc, aux urgences d’Annemasse. Vers 23h, deux hommes se présentent. Pendant que le blessé est pris en charge, son accompagnant agresse le personnel soignant. Le patient prend à son tour part au pugilat.

La bagarre ne dure que quelques minutes, mais les équipes sont très éprouvées: «Tout cela a entraîné beaucoup de dommages: sept personnes ont été blessées physiquement avec des contusions, des bleus, des fractures… Et les quatorze personnes qui ont assisté à la scène sont très choquées» déplore la directrice déléguée.

Le personnel sidéré

Chez les soignants, c’est l’incompréhension qui domine: «Consacrer son quotidien, chaque jour, chaque heure à soigner les gens, à sauver des vies, et se retrouver dans une bataille générale, se retrouver frappé au sol, c’est inacceptable» martèle la cadre de l’hôpital.

Depuis, les Urgences d’Annemasse sont fermées, elles ne rouvriront pas avant lundi. Les patients sont redirigés vers les autres établissements de la région, le plus proche est à une dizaine de kilomètres: «On est en train de voir comment on peut rouvrir de manière progressive, afin d’accompagner nos soignants au mieux et qu’ils se sentent en sécurité dans l’établissement, et dans leur travail» explique Sandra Forel, directrice des soins.

La sécurité en milieu hospitalier, un vrai casse-tête

Reste à savoir comment prévenir efficacement les agressions: «On a un agent de sécurité, on a des portes sécurisées mais aujourd’hui, on a quand même des personnes inciviles au quotidien. La plupart du temps c’est verbal mais les personnes ne sont pas arrêtées par un agent de sécurité uniquement» se désole la directrice.

La violence, c’est une problématique que les HUG connaissent eux aussi. Alors le service de sécurité cherche des solutions: «Nous essayons de mettre à jour l’infrastructure, c’est-à-dire l’accueil de nos patients, par de la vidéoprotection. Nous essayons de la mettre à jour avec son cadre légal. Nous avons aussi des formations pour les soignants, pour nos collaborateurs. En plus de cela nous faisons une mise à jour du cadre légal des agents de sécurité» liste José Gallardo, chef de secteur à la Direction prévention, sécurité et sûreté des HUG.

En 2024, les agents de sécurité de l’hôpital genevois sont intervenus 5'000 fois. Près de 900 interventions ont dû faire appel à la contrainte physique.