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Submergée par le Covid-19, l'Autriche se confine à nouveau

22.11.2021 06h55

Submergée par le Covid-19, l'Autriche se confine à nouveau

Photo: KEYSTONE/AP/Lisa Leutner

Depuis minuit, lundi, l'Autriche est officiellement confinée, une mesure radicale qui a réveillé la colère ce week-end dans le pays alpin. A l'exception des écoles, la capitale Vienne et le reste du territoire se sont réveillés dans le silence.

Commerces, restaurants, marchés de Noël, concerts ou coiffeurs ont baissé le rideau. Depuis la mise à disposition des vaccins au plus grand nombre, aucun pays de l'Union européenne n'avait osé franchir le pas.

Comme lors des précédents confinements, les 8,9 millions d'Autrichiens ont, sur le papier, l'interdiction de sortir sauf pour faire des courses, du sport ou pour des soins médicaux. Il est également possible de se rendre au bureau et de déposer les enfants à l'école mais les autorités ont appelé à les garder à domicile.

Le scénario était encore impensable il y a quelques semaines. L'ex-chancelier conservateur, Sebastian Kurz, avait décrété la pandémie 'finie', du moins pour les vaccinés.

Non vaccinés d'abord ciblés

Arrivé en octobre, son successeur Alexander Schallenberg 'n'a pas voulu contredire ce message et a trop longtemps entretenu la fiction' que tout allait bien, commente le politologue Thomas Hofer, interrogé par l'AFP.

Face à l'envolée des cas qui ont atteint des niveaux inédits depuis le début de la pandémie, il a d'abord ciblé les non vaccinés, les bannissant des lieux publics, puis leur imposant des restrictions de sortie - le taux de vaccination est 'honteusement bas' (66%, contre 75% en France par exemple), a-t-il fustigé à plusieurs reprises -, avant de se résoudre à des mesures 'radicales' qu'il avait pourtant initialement exclues.

Outre ce confinement prévu jusqu'au 13 décembre, la vaccination de la population adulte va devenir obligatoire au 1er février 2022, ce que très peu de pays au monde ont instauré jusqu'à présent. 'C'est un vrai chaos', estime M. Hofer, dénonçant 'l'absence de stratégie claire du gouvernement'.

'J'espérais que l'on n'en arriverait pas là, surtout maintenant que nous avons le vaccin. C'est dramatique', confie Andreas Schneider, un économiste de 31 ans rencontré par l'AFP dans une rue commerçante de Vienne juste après les annonces vendredi du gouvernement.

La réaction n'a pas tardé: samedi, tandis qu'une foule d'Autrichiens buvaient un dernier vin chaud ou faisaient leurs emplettes avant la fermeture des magasins, environ 40'000 personnes sont descendues dans la rue pour crier à la 'dictature', à l'appel du parti d'extrême droite FPÖ.

/ATS