« Une fenêtre très étroite pour empêcher un génocide » selon Tedros

Le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus veut davantage d'attention sur le Tigré de la part des différents Etats (archives).

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la 'fenêtre est très étroite pour empêcher un génocide' au Tigré, au nord de l'Ethiopie. Mercredi à Genève, Tedros Adhanom Gebreyesus a appelé le monde à davantage d'attention.

'Oui, je suis du Tigré' et 'cette situation m'affecte', a-t-il affirmé à la presse, ajoutant que 90% de ses proches se trouvent dans les territoires affectés. Le patron de l'OMS a dans le passé dénoncé à plusieurs reprises l'attitude de l'armée éthiopienne qui empêche la distribution d'assistance humanitaire.

'C'est une crise sanitaire pour six millions de personnes', selon M. Tedros. Lundi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait estimé que la situation devenait 'incontrôlable' et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a alerté mardi contre une détérioration pour les civils.

Mardi, le gouvernement éthiopien avait annoncé s'être emparé de trois villes du Tigré. Parmi elles figure Shire, autour de laquelle les récents combats ont provoqué l'inquiétude internationale.

La Commission sur les droits de l'homme en Ethiopie, mandatée par le Conseil des droits de l'homme à Genève, a affirmé récemment que des crimes contre l'humanité ont été perpétrés depuis le début du conflit au Tigré en novembre 2020. Auparavant, le Haut-Commissariat et une commission éthiopienne avaient déjà parlé d'actes équivalant à des crimes contre l'humanité et à des crimes de guerre.

Des millions de personnes sont déplacées ou réfugiées. Et des centaines de milliers sont confrontées à des conditions proches de la famine. De nombreuses personnes sont décédées. Le nombre de blessés est aussi très important, selon l'ONU.