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Une semaine après le drame, les secours sont toujours à l'oeuvre

17.09.2023 10h47

Une semaine après le drame, les secours sont toujours à l'oeuvre

Une semaine après les inondations dévastatrices dans la ville libyenne de Derna, l'aide internationale continue d'arriver.

Photo: KEYSTONE/AP/Yousef Murad

Une semaine après les inondations dans la ville de Derna qui ont fait des milliers de morts, les services de secours locaux épaulés par des équipes étrangères recherchent activement dimanche les corps de milliers d'autres de personnes toujours portées disparues.

Dans cette ville de 100'000 habitants bordant la Méditerranée dans l'est du pays, le désastre a laissé un paysage de désolation: ponts coupés en deux, voitures renversées, camions fracassés, poteaux électriques et arbres déracinés et effets personnels maculés de boue, selon une journaliste de l'AFP.

Selon un dernier bilan communiqué dans la soirée par le ministre de la Santé du gouvernement basé dans l'est du pays divisé, Othman Abdeljalil, la catastrophe a fait 3283 morts, après la découverte de 31 corps dimanche.

Des organisations humanitaires internationales et des responsables libyens ont averti néanmoins que le bilan final pourrait être beaucoup plus lourd en raison du très grand nombre de disparus, évalué à des milliers.

Par ailleurs, quatre membres d'une équipe de secours grecque ont été tués et 15 autres blessés, dont sept 'en état critique', dans un 'horrible accident' de la route, selon le ministre de la Santé.

L'accident s'est produit quand le véhicule de l'équipe grecque, qui était sur la route de Benghazi à Derna, à 300 km à l'est, est entré en collision avec une voiture transportant une famille libyenne, dont trois de ses membres ont été tués et deux autres grièvement blessés, a ajouté le ministre.

Paysage apocalyptique

La tempête Daniel, qui a frappé Derna le 10 septembre, a entraîné la rupture de deux barrages en amont et provoqué une crue de l'ampleur d'un tsunami le long de l'oued qui traverse la cité. Elle a tout emporté sur son passage.

Les équipes de secours libyennes et étrangères annoncent retrouver des corps chaque jour, mais les recherches sont rendues difficiles par les tonnes de boue qui ont recouvert une partie de la ville.

Quotidiennement, des dizaines de corps sont extraits des décombres de quartiers dévastés par les inondations ou rejetés par la mer et enterrés dans un paysage apocalyptique.

D'après des habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée.

-'Beaucoup plus difficiles'

'J'ai vu de mes propres yeux l'ampleur du désastre. Cette crise dépasse la capacité de la Libye à la gérer', a déclaré l'émissaire de l'ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, après une visite à Derna samedi.

L'organisation des secours est rendue compliquée par le chaos politique qui règne dans le pays depuis la mort lors d'une révolte populaire du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011: deux gouvernements, l'un à Tripoli (ouest), reconnu par l'ONU, et l'autre dans l'Est, se disputent le pouvoir.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a déclaré dimanche à la BBC que les équipes de secours doivent notamment 'disposer de la logistique nécessaire, être en mesure d'arriver au bon endroit et (...) être en contact avec les autorités'. 'Beaucoup de ces choses ne sont tout simplement pas en place (dans l'est de la Libye) et cela rend les choses beaucoup plus difficiles', a-t-il déploré.

La mobilisation internationale reste néanmoins forte. Les avions transportant des équipes de secours et d'assistance d'organisations internationales et de plusieurs pays continuent d'arriver à l'aéroport de Benghazi.

'En Libye, les dégâts provoqués par la tempête sont immenses. La France est solidaire. Notre hôpital de campagne est opérationnel', a annoncé dimanche sur X (ex-Twitter) le président français, Emmanuel Macron.

/ATS