Valérie Pécresse ressort le « Kärcher »
Après la tempête parlementaire du pass vaccinal, la candidate de droite à la présidentielle française Valérie Pécresse a replacé jeudi la sécurité au centre de la campagne. Elle a promis de 'ressortir le Kärcher'.
Le mot du jour sonne comme un retour aux années Sarkozy. En 2005, le ministre de l'Intérieur, et pas encore président, avait affirmé vouloir nettoyer la 'racaille' au 'Kärcher' après la mort d'un enfant de 11 ans, tué par une balle perdue lors d'une rixe entre gangs dans une cité de la banlieue parisienne.
C'est dans le sud de la France, sur des terres où l'extrême droite réalise de très bons scores, que Valérie Pécresse a encore durci son discours sécuritaire: 'Il faut ressortir le Kärcher car il a été remis à la cave par François Hollande et Emmanuel Macron depuis dix ans'.
'Aujourd'hui il est temps de nettoyer les quartiers. Il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers, c'est eux qu'il faut harceler et punir, qu'il faut priver de leur citoyenneté', a affirmé l'ancienne ministre du Budget de Nicolas Sarkozy lors d'un point presse devant le commissariat de Salon-de-Provence.
En s'adressant à un électorat sensible aux questions sécuritaires, la candidate LR entend bien creuser l'écart avec les deux candidats d'extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour. Tous les trois sont dans un mouchoir de poche dans les derniers sondages (autour de 14-16%) pour accéder au second tour face à Emmanuel Macron, toujours donné favori avec un score stable depuis des mois (23-25%).
'On nous a déjà fait le coup'
'Elle nous ressort des vieilles expressions des vieux tiroirs, qui n'ont aucun effet (concret, ndlr), mais qui au passage blessent cinq millions d'habitants des quartiers', s'emporte la ministre déléguée à la Ville Nadia Hai. 'On a compris que depuis quelque temps elle flirte avec l'extrême droite (...) et aujourd'hui c'est carrément une demande en mariage qu'elle leur fait', a-t-elle affirmé à l'AFP.
'Les Français ne sont plus dupes de ces mensonges et me font confiance pour rétablir l'ordre!', a toutefois réagi Marine Le Pen. De son côté, Eric Zemmour a lancé: 'Merci, Madame Pecresse, le Kärcher, on nous a déjà fait le coup'.
L'expression a en revanche fait bondir le candidat communiste Fabien Roussel: 'Ressortir le Kärcher de la cave pour 'nettoyer les quartiers' et ressusciter les idées nauséabondes de Sarkozy. On connaît le bilan: une police de proximité liquidée, des trafics internationaux pérennisés, des quartiers et des populations stigmatisés!'
/ATS