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Violences en Guadeloupe: Macron appelle au calme

22.11.2021 12h43

Violences en Guadeloupe: Macron appelle au calme - Dialogue annoncé

Photo: KEYSTONE/EPA/LUDOVIC MARIN / POOL

Face à la 'crise très explosive' en Guadeloupe, en proie à une contestation sociale liée à l'obligation vaccinale, l'exécutif a vivement condamné lundi les violences urbaines et pillages. Il a appelé au calme en reconnaissant 'un dialogue nécessaire' avec les élus.

Après avoir 'condamné avec la plus extrême fermeté' les violences, le premier ministre Jean Castex a annoncé la création d'une 'instance de dialogue' afin de 'convaincre et d'accompagner individuellement, humainement' les professionnels concernés par l'obligation vaccinale. Finalement testé positif au Covid-19, il s'exprimait à l'issue d'une réunion qui s'est tenue en visioconférence avec les élus de l'île antillaise.

'Une mission du ministère de l'Intérieur sera à pied d'oeuvre sur place dès demain (mardi) pour examiner avec eux les voies et moyens pour permettre les conditions de déploiement de l'obligation vaccinale et discuter aussi des sujets propres au fonctionnement du service départemental d'incendie et de secours de Guadeloupe', a poursuivi le chef du gouvernement, alors que les pompiers font partie des forces vives de la contestation.

Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a assuré la Guadeloupe de la 'solidarité' de la nation et demandé de 'ne rien céder au mensonge et à la manipulation par certains de cette situation' en marge d'un déplacement à Amiens.

'On ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques' et 'il faut que 'l'ordre public soit maintenu', a-t-il souligné sur un ton apaisant, insistant sur 'une adhésion croissante à la vaccination' sur l'île, malgré l'opposition d'une 'toute petite minorité'.

Violences et des pillages

La Guadeloupe, qui connaît un fort taux de chômage qui atteint 35% chez les jeunes, et frappée de plein fouet par l'épidémie du Covid-19 cet été, est secouée depuis une semaine par un mouvement, ayant pour origine la contestation de l'obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences dans la nuit de jeudi à vendredi, quand ont débuté des violences et des pillages.

Menace avec un 'fusil à pompe', médecin 'tenu en joue', l'Agence régionale de santé de Guadeloupe a fustigé 'les agressions physiques que les professionnels de santé ont subies ces derniers jours alors qu'ils allaient soigner les pères, les mères et les enfants de Guadeloupe'.

Face à une situation se détériorant rapidement, le gouvernement a envoyé 200 policiers et gendarmes, ainsi que 50 membres des unités du GIGN et du Raid - déployés dès leur descente d'avion -, portant à 2.250 les forces mobilisées sur place, tandis que le préfet a instauré un couvre-feu entre 18h00 et 05h00, jusqu'au 23 novembre.

'Nuit plus calme'

Les troubles se sont cependant poursuivis durant le week-end, conduisant le rectorat à suspendre lundi l'accueil des élèves 'dans les écoles, collèges et lycées'. Les cours n'ont déjà pas eu lieu vendredi.

La nuit de dimanche à lundi a cependant été plus calme que la précédente selon la préfecture, pour qui la mobilisation des forces de l'ordre 'a permis d'empêcher dans les centres villes et en zone rurale, la majorité des tentatives de regroupement et d'atteinte aux biens'.

'Il y a eu beaucoup de barrages mais peu de pillages', confirme une source policière qui ne note pas de 'faits marquants'.

Martinique aussi

En Martinique voisine, l'appel à la grève générale lancé par 17 organisations syndicales aux revendications variées dont la fin de l'obligation vaccinale pour les soignants, a conduit à des blocages qui ont paralysé une bonne partie de l'activité économique.

Des manifestants à Fort-de-France ont envahi lundi le village d'arrivée de la transat Jacques Vabre.

'Je condamne les violences, mais il y a une situation extrêmement éruptive dans nos pays en ce moment', a déclaré lundi la sénatrice PS de Martinique Catherine Conconne, pour qui 'la vie chère constitue l'élément le plus compliqué à gérer et l'élément de récrimination le plus fort de nos populations'.

Depuis l'été, le taux de vaccination a progressé en Guadeloupe, avec désormais un taux de près de 90% des soignants vaccinés, et approchant 50% dans la population générale - loin toutefois des plus de 75% de vaccinés en métropole.

/ATS