Visas : Berlin demande à Varsovie des clarifications
La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, veut rapidement des explications de Varsovie sur l'affaire des visas (archives).
Photo: KEYSTONE/DPA/BERND SETTNIKL'Allemagne a demandé à la Pologne une 'clarification rapide et complète' des allégations 'sérieuses' sur une présumée vaste fraude aux visas qui éclabousse des membres du gouvernement de Varsovie. L'ambassadeur de Pologne en Allemagne a été convoqué.
Et un entretien téléphonique entre les ministères allemand et polonais de l'Intérieur a eu lieu. 'Il a été clairement indiqué que le gouvernement fédéral attendait du gouvernement polonais qu'il clarifie rapidement et complètement les allégations sérieuses concernant une éventuelle fraude aux visas', a indiqué mercredi la ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser.
Les demandes de Berlin portent notamment 'sur la date et le nombre de visas délivrés ainsi que sur les nationalités des bénéficiaires'. Lors de l'entretien, le ministre polonais de l'Intérieur a fait le point sur les enquêtes en cours.
Le ministère des Affaires étrangères polonais se trouve depuis plusieurs semaines dans la tourmente après des révélations sur l'octroi de visas polonais à des ressortissants étrangers facilité par des dessous-de-table. Plusieurs personnes ont été inculpées.
Vice-ministre polonais licencié
Ce système aurait bénéficié à des ressortissants du Moyen-Orient et d'Afrique après avoir été mis en place dans les pays concernés entre les consulats polonais et des sociétés extérieures.
Un vice-ministre des Affaires étrangères, Piotr Wawrzyk, qui serait selon les médias au coeur de cette affaire, a été démis de son poste fin août. Officiellement, il a été obligé de partir en raison d'une 'absence de coopération suffisante'.
Mais selon le portail d'information Onet.pl, il a été congédié pour avoir 'aidé à créer une filière illégale de passage clandestin d'immigrants d'Asie et d'Afrique à travers l'Europe vers les Etats-Unis'.
L'UE veut aussi des explications
Selon le quotidien allemand Bild, la Commission européenne a adressé à Varsovie un questionnaire détaillé sur cette affaire, avec un délai courant jusqu'au 3 octobre pour obtenir des réponses.
L'affaire embarrasse fortement les populistes nationalistes au pouvoir qui mènent une campagne électorale centrée sur une rhétorique anti-migratoire avant les législatives du 15 octobre.
/ATS