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Washington doit cesser « d'encourager » la guerre en Ukraine (Lula)

15.04.2023 06h48

Washington doit cesser "d'encourager" la guerre en Ukraine (Lula)

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva s'est rapproché de Xi Jinping au cours de sa visite en Chine.

Photo: KEYSTONE/AP/Ken Ishii

Les Etats-Unis doivent cesser 'd'encourager la guerre' en Ukraine et 'commencer à parler de paix', a déclaré samedi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Il s'exprimait au terme d'une visite en Chine où il s'est rapproché de Xi Jinping.

'Les Etats-Unis doivent cesser d'encourager la guerre et commencer à parler de paix, l'Union européenne doit commencer à parler de paix', a lancé samedi Lula devant des journalistes à Pékin. La communauté internationale pourra ainsi 'convaincre' le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que 'la paix est dans l'intérêt du monde entier', a-t-il ajouté.

Sur le chemin du retour à Brasilia, Lula a fait une escale samedi aux Emirats arabes unis, pour une visite officielle d'une journée. Le président émirati, Cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, a accueilli M. Lula au palais présidentiel d'Abou Dhabi, où une salve de 21 coups de canon a été tirée. Il devait assister à un iftar - repas quotidien de rupture du jeûne pendant le mois sacré musulman du ramadan - et partira tôt dimanche, ont indiqué des responsables.

Rôle de médiateur

Revenu au pouvoir en janvier après deux mandats entre 2003 et 2010, Lula a effectué une visite de deux jours en Chine afin de renforcer les liens économiques avec son principal partenaire commercial. Il en a profité pour affirmer que le Brésil était 'de retour' sur la scène internationale.

Il espère également jouer le rôle de médiateur dans le conflit en Ukraine. A l'inverse de plusieurs puissances occidentales, la Chine et le Brésil n'ont jamais imposé de sanctions financières à la Russie et tentent tous deux de se positionner en tant que médiateurs.

D'autant que la Chine se trouve sous une pression internationale croissante pour peser sur Moscou et l'amener à la table des négociations.

'La patience est nécessaire'

Dans cette optique, Lula défend l'idée de la création d'un groupe de pays dont le but serait d'oeuvrer pour la paix en Ukraine, et avant sa visite en Chine, il avait promis que ce groupe serait 'créé' à son retour.

Interrogé sur cette idée à la suite de sa rencontre avec le président chinois, Lula n'a pas donné davantage de détails. 'La patience est nécessaire' pour parler avec MM. Poutine et Zelensky, a-t-il simplement dit. 'Mais surtout, il faut convaincre les pays qui fournissent des armes, qui encouragent la guerre, d'arrêter'.

Selon l'agence d'Etat Chine nouvelle, Lula et Xi Jinping ont déclaré que 'le dialogue et la négociation' étaient le 'seul moyen possible' de résoudre la crise, appelant les autres nations à jouer un 'rôle constructif' pour un règlement politique.

Critiques envers l'Occident

Le voyage du président brésilien a été l'occasion pour le dirigeant de formuler des critiques à l'égard des puissances occidentales. Il a critiqué jeudi l'omniprésence du dollar américain dans les échanges internationaux et a accusé le Fonds monétaire international (FMI) d''asphyxier les économies de pays comme l'Argentine'.

Aussi, Xi Jinping et Lula ont appelé les pays développés à tenir leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an aux pays les plus pauvres pour lutter contre les effets du changement climatique.

Lula a scellé, avec cette visite, une étroite entente économique et diplomatique avec la Chine, martelant que cet approfondissement n'était pas négociable. Il va maintenant devoir gérer une délicate position d'équilibre entre les Etats-Unis, avec lesquels Brasilia maintient des liens forts, et la Chine.

Mais le dirigeant de gauche ne s'est pas montré inquiet. 'Je suis convaincu que notre relation avec la Chine n'est pas nécessairement susceptible de provoquer des frictions avec les Etats-Unis', a-t-il affirmé.

Emirats

A l'instar du Brésil et de la Chine, les Emirats arabes unis ont également adopté une position neutre à l'égard du conflit en Ukraine, attirant un grand nombre d'hommes d'affaires russes fuyant l'impact des sanctions occidentales, en particulier à Dubaï, important centre financier.

Le riche pays du Golfe est le deuxième plus grand partenaire commercial du Brésil aux Moyen-Orient, selon WAM. Les échanges entre les deux pays, hors produits pétroliers, se sont élevés à plus de 4 milliards de dollars en 2022, en hausse de 32% par rapport à l'année précédente.

/ATS