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Zelensky veut la création d'un tribunal pour le crime d'agression

04.05.2023 12h18

Zelensky veut la création d'un tribunal pour le crime d'agression

"Il devrait y avoir une responsabilité" pour ce crime d'agression, le "début du mal", a déclaré M. Zelensky devant des diplomates et d'autres responsables, en allusion à l'invasion de son pays par la Russie, appelant à une "justice à grande échelle" non pas à une "impunité hybride".

Photo: KEYSTONE/EPA/SERGEY DOLZHENKO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé jeudi depuis La Haye la création d'un tribunal international spécial pour le crime d'agression. Il a appelé à une 'justice à grande échelle' et non pas à une 'impunité hybride'.

'Il devrait y avoir une responsabilité' pour ce crime d'agression, le 'début du mal', a déclaré M. Zelensky lors d'un discours devant des diplomates et d'autres responsables à La Haye, en allusion à l'invasion de son pays par la Russie.

'Cela ne peut être appliqué que par le tribunal', a-t-il ajouté, après une visite à la Cour pénale internationale (CPI), qui siège dans la ville néerlandaise.

Pas de tribunal hybride

Il a toutefois rejeté l'idée d'un tribunal 'hybride' envisagée par d'autres Etats. 'La loi doit fonctionner pleinement pour assurer la justice', a ajouté M. Zelensky, rejetant l'idée d'une 'impunité hybride'.

Les Etats-Unis se sont notamment déclarés en mars favorables à la création d'un tribunal spécial pour juger 'l'agression' russe en Ukraine, avec des fonds et du personnel international mais 'enraciné dans le système judiciaire ukrainien'.

La CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde, n'a pas le pouvoir de juger des crimes d'agression contre la Russie qui n'est pas signataire du Statut de Rome. Elle a émis en mars un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de 'déportation illégale' d'enfants ukrainiens dans le cadre du conflit.

M. Zelensky s'est exprimé lors d'un discours 'Pas de paix sans justice pour l'Ukraine' en présence du ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra. Le Néerlandais a salué la présence du président le jour de la Journée du Souvenir aux Pays-Bas, 'pour ceux qui ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale', et à la veille de la journée de la Libération.

'Réaliste'

Avant le discours, le président ukrainien avait été accueilli au siège de la CPI par le président de la juridiction, Piotr Hofmanski, et d'autres responsables de haut rang.

M. Zelensky, qui s'est également rendu mercredi à Helsinki, a assuré vouloir résoudre - grâce à ces visites - le problème de 'pénurie d'armes' de ses troupes, et à pousser à l'intégration de l'Ukraine dans l'Union européenne et l'OTAN.

L'Ukraine est 'réaliste', 'nous ne rejoindrons pas l'OTAN pendant la guerre', a-t-il toutefois reconnu après une rencontre avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et le chef du gouvernement belge Alexander De Croo. Mais 'nous voulons recevoir un message très clair indiquant que nous serons dans l'Otan après la guerre', a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse aux côtés des deux chefs d'Etat.

Soutien néerlandais

'Nous espérons que les Pays-Bas et nos autres partenaires apporteront leur aide le plus rapidement possible', a martelé M. Zelensky, en référence à une 'coalition de véhicules armés', l'une des exigences de l'Ukraine sur le champ de bataille.

Les Pays-Bas ont jusqu'à présent donné ou promis 1,2 milliard d'euros de soutien militaire à l'Ukraine. Cela comprenait 45 chars T-72, des véhicules blindés de transport militaire et au moins 100 chars Leopard 1, avec le Danemark et l'Allemagne, ainsi que 14 chars Leopard 2 avec le Danemark.

'Nous soutenons l'ambition ukrainienne à l'OTAN', a ajouté M. Rutte, indiquant que l'accession à l'UE nécessitait de suivre un 'processus clair' dépendant de Bruxelles.

M. Zelensky doit également visiter une base militaire néerlandaise plus tard dans la journée de jeudi.

/ATS