Sport

Alan Roura: «Des fois, je ne mange pas pendant trois jours»

04.11.2024 18h10 Clément Vuagnat

VG

40 skippers s’apprêtent à prendre le départ du Vendée Globe dimanche et ils se lancent à l’abordage d’un défi exceptionnel. 

On ne le surnomme pas l’Everest des mers pour rien. Le Vendée Globe, ils ne sont que 114 marins à l’avoir terminé sur les 200 qui se sont élancés depuis la création de l’épreuve en 1989. Ce tour du monde représente une véritable épreuve pour les navigateurs et navigatrices et parfois des drames peuvent se produire.

Dans les années 1990, trois navigateurs ont perdu la vie durant la course et tous les 4 ans, des sauvetages de participants doivent être effectués. Tous les marins le disent au moment du départ, il s’agit déjà d’une victoire lorsqu’on boucle le Vendée Globe, peu importe le temps ou la place à laquelle on le termine. On écoute à ce sujet le fondateur du Vendée Globe, Philippe Jeantot, qui évoque la première édition de la course et les risques que prenaient les pionniers alors.

«Pour les gens, on partait au suicide, explique l'ancien navigateur. Ils se demandaient si un navigateur reviendrait sur les trente qui prirent le départ. C'était un défi entre trois copains qui voulaient faire un Tour du Monde sans escale. Mais il n'y avait pas d'argent, d'organisation ou de médias. C'est comme si on allait faire un semi-marathon dans la forêt».

La course de tous les superlatifs

Aucune autre course à la voile n’est aussi longue que ce tour du Monde à effectuer. Le dernier vainqueur du Vendée Globe, Yannick Bestaven, avait terminé sa course en 80 jours. Le dernier arrivé, le finlandais Ari Huusela a passé quant à lui 116 jours en mer.  

Surtout, l’épreuve se dispute seul. La responsabilité de chaque marin est donc énorme avec une marge d’erreur infime voire nulle. Le règlement est clair, aucune assistance n’est autorisée. Il y a uniquement la possibilité d’être aidé par téléphone pour réparer son bateau mais les conseils de navigation sont totalement prohibés.

Une vie à bord tout aussi compliquée

Il faut quand même réussir à vivre à-peu-près normalement durant ces trois mois, ou plus, au large. Il y a notamment la question de la nourriture à gérer. Réussir à s’alimenter le plus vite possible et avec la bonne dose énergétique tout en gérant les stocks. C’est aussi un défi à relever. Alan Roura explique que, parfois, ce n’est pas lui qui décide quand il peut manger. «Il y a des jours où l'on n'arrive pas à manger. Parfois, cela dure trois jours alors on mangera des graines. Mais pas un vrai plat chaud».

Autre paramètre de la vie courante à gérer mais qui peut s’avérer très important également, le sommeil. Là aussi, les habitudes changent énormément. Il est impossible ou presque pour les participants de s’endormir pour une nuit complète comme ils le feraient sur la terre ferme. C’est donc par courte sieste que les marins vont procéder histoire de pouvoir se réveiller le plus rapidement possible. Une alarme au bruit très strident existe, au cas-où ils doivent intervenir d'urgence.