Sport

Billets personnalisés « possibles » lors des matchs de Super League

13.03.2023 16h00

Billets personnalisés: une épée de Damoclès sur la Super League

L'introduction de billets personnalisés lors des matchs de Super League est techniquement et juridiquement possible, conclut un rapport (image symbolique).

Photo: KEYSTONE/URS FLUEELER

Pour lutter contre les débordements lors des matchs de Super League, des billets personnalisés sont techniquement et juridiquement possibles. Cette mesure ne sera toutefois utilisée qu'en dernier recours, a indiqué la Conférence des directeurs de justice et police.

Face à la problématique de la violence dans les stades de football, un groupe de travail comprenant des représentants des autorités, de la police, de la Swiss Football League (SFL), de l'Université de Berne et de clubs a été constitué en juin dernier. Il a présenté lundi les conclusions de son rapport.

'La situation doit être améliorée', a déclaré en conférence de presse Christian Varone en charge du projet 'Biglietto+'. 'Nous avons constaté qu'il y a eu plusieurs débordements conséquents en 2021-2022, et qu'il y avait de nombreux matchs 'rouges' c'est-à-dire 'à risque', impliquant des efforts accrus de la part de la police et de sécurité privée de la part des clubs.'

Possible mais pas souhaité

Dans cette optique, le billet nominatif pourrait représenter une solution. En effet, celui-ci permet de s'assurer que les personnes figurant dans la base de données des hooligans ne puissent pas entrer dans le stade et permet de savoir qui se trouvait dans quel secteur en cas de débordement. Toutefois, il ne fait pas l'unanimité et ne constitue 'pas une solution miracle', selon le commandant de la police cantonale valaisanne.

Financièrement, son introduction coûterait entre 350'000 et un million de francs suivant les clubs. 'Ces coûts doivent être mis en parallèle avec les coûts de sécurité qui se situent entre un et trois millions de francs par an', a-t-il relevé. Juridiquement, une telle mesure impliquerait la création d'une base légale pour l'enregistrement des données personnelles, à moins que les clubs ne décident d'enregistrer volontairement ces données.

Si l'introduction du billet nominatif venait à être décidée par la SFL ou les autorités, elle concernerait tous les clubs de Super League. A ce stade, elle demeure cependant hypothétique.

'Le billet nominatif n'est pas pour maintenant, mais on constate clairement qu'il est possible juridiquement et matériellement. On peut le voir comme une épée de Damoclès au-dessus des stades, si d'autres mesures visant à endiguer la violence des supporters échouent et que les débordements s'aggravent', illustre Christian Varone.

Mesures dans les stades et les trains

Les mesures préalables sont de deux types. Tout d'abord, il est prévu de favoriser le dialogue. 'Ce serait un dialogue contraignant, à l'image des alliances de stades en Budesliga allemande. Il s'agirait de fixer des règles claires dans et en dehors du stade pour définir les mesures en cas de débordement'.

Deuxièmement, le groupe de travail prévoit un 'concept de mesures en cascade' en accord avec la SFL, les clubs et les autorités, à appliquer si les débordements continuent. 'Cela peut être le renforcement de la vidéosurveillance, la fermeture ou la limitation des zones visiteurs ou encore les interdictions de périmètre', explique Christian Varone.

Des mesures seront également prises de concert avec les CFF pour limiter les débordements dans les trains. En effet, 'les problèmes de violence se déroulent surtout lorsque les fans sont en déplacement, dans le train, ou entre la gare et le stade', souligne le Valaisan.

Réserve des clubs

L'entier du concept doit être développé pour la fin 2023 avec une entrée en vigueur possible pour la saison 2024-2025. Le rapport a été accepté à l'unanimité par toutes les parties. Tous espèrent cependant que le passage par la case 'billet nominatif' ne sera pas nécessaire.

'Le thème de la sécurité et des fans problématiques occupe tous les clubs et nous demande beaucoup de temps et d'argent', a ainsi déclaré Wanja Greuel, CEO du club bernois Young Boys. 'Nous estimons que le dialogue est la meilleure solution, pas la répression'.

Il considère le système de mesures en cascade comme 'prometteur', mais se dit plus réservé quant au billet nominatif. 'Nous connaissons le nom de tous nos abonnés, mais parmi nos 20'000 fans, nous ne savons pas qui sont les 20 qui causent problème.'

/ATS