Boxe thaï: une Genevoise combat pour une ceinture européenne
Une Genevoise, Clémentine Eggs, vise un titre de championne d’Europe de boxe thaïlandaise demain au théâtre Pitoëff transformé pour l’occasion en ring. Sa spécialité: les coups de coude, a confié la championne suisse à nos confrères de 20 minutes. Elle évoque sa vie de boxeuse professionnelle ainsi que ses ambitions et son rêve de titre mondial. Portrait.
L’arme fatale de Clémentine Eggs, c’est le coup de coude. La Genevoise est passée professionnelle il y a deux ans. En septembre, à 26 ans, elle devient championne de Suisse en catégorie de -48 kg.
Ce titre européen, Clémentine l’a à portée de main. Il représente beaucoup d’efforts et de sacrifices dans ce sport peu médiatisé où les femmes sont peu nombreuses. «Nous ne sommes que deux professionnelles qui nous entrainent dans ce club. Parfois, il n’y a même pas de femmes pour s’entrainer, raconte la boxeuse. C’est un sport qui n’est pas visible du grand public. Donc, il faut avoir de la motivation tous les jours pour travailler durement sans jamais rater un entrainement».
«Les coups de coude, c’est mon arme favorite»
Cette passion lui est venue tardivement il y a 5 ans seulement après s’être d’abord essayée par hasard au kick boxing. Mais elle combat pour la première fois Thaïlande. Sur le ring, elle «envoi» les coudes. «C’est venu automatiquement. C’est comme cela que mon adversaire est tombée plusieurs fois. À chaque fois que je combats, mes coups de coude passent toujours bien. C’est mon arme favorite», dit-elle avec fierté.
C’est en Thaïlande, pays où le Muay thaï est roi, que la Genevoise a le déclic pour ce sport. «C’est là-bas que j’ai découvert la boxe Thaï. Je m’entrainais deux fois par jour. C’est là-bas qu’est née la passion.»
Pour sa coach Alysée, la grande qualité de clémentine, c’est son mental: Elle a une niaque, elle ne lâche rien et va jusqu’au bout même quand elle est fatiguée. Elle a la bonne attitude. C’est qui en fait une grande championne», estime Alysée Arbabi.
«Ceux qui vivent du Muay thaï sont en Thaïlande»
Clémentine Eggs habite encore chez ses parents à Genève. Pas facile pour elle de mener simultanément sa carrière de boxeuse pro et des études de master en comptabilité, contrôle et finance à Lausanne qu’elle est sur le point de terminer. Son compagnon, lui aussi athlète professionnel, la soutient au quotidien. Pour le moment, impossible pour elle de vivre de la boxe thaïlandaise. «J’ai un petit travail à côté, je donne des cours de piano. Mais j’aurai un métier plus tard, car j’ai conscience que je n’arriverai pas à vivre de la boxe Thaï plus tard. Ceux qui vivent du Muay thaï sont en Thaïlande. Là-bas, il y a besoin de moins de moyens pour vivre d’autant que les shows les plus lucratifs sont sur place.»
Un travail dans la comptabilité ou la finance attendra, car Clémentine veut d’abord vivre sa passion à fond. La boxeuse se voit décrocher un titre européen demain face à la Française Chaïna Tavares pour continuer à rêver d’un d’une couronne mondiale.