Sport

Fanzone de Plainpalais: les terrasses privées de matchs

17.06.2024 19h11 Martin Esposito

La Ville de Genève a interdit aux terrasses des cafés et restaurants de diffuser les rencontres de l’Euro jusqu’aux quarts de finale. Une décision justifiée par des raisons de sécurité. Incompréhension pour de nombreux restaurateurs.

C’était un moment attendu par les cafetiers genevois. L’Euro 2024 a commencé ce vendredi, marqué déjà par une victoire de la Suisse ce week-end. Quand la plus grand fanzone du pays fait le plein, les terrasses sont bien calmes. En cause, la Ville a limité la diffusion en extérieur des rencontres à son événement sur la plaine de Plainpalais.

À quelques minutes du coup d’envoi de Roumanie-Ukraine, la télévision du Café de la Presse est éteinte. Dans cette adresse de Plainpalais, on comptait sur l’Euro pour booster la fréquentation des terrasses. «Ce sont des évènements extraordinaires. Il est où le problème?», réagit, dépité, Mehrez Agrebi, gérant de l’établissement. «C’est dommage, les gens qui regardent ne font pas de mal.»

Concurrence déloyale?

La mesure est en place jusqu’aux quarts de finale qui commenceront le 5 juillet. La Ville se justifie: «Nous souhaitons donc que la diffusion des matchs sur l'espace public soit concentrée en un seul lieu afin d'éviter une multiplication des attroupements dans les quartiers», commente le porte-parole du département de la sécurité et des sports Cédric Waetli. «Il y a près de 2'000 terrasses en Ville de Genève, on ne peut pas mettre des écrans partout à l'extérieur, pendant un mois et demi de compétition, en plus d'une énorme fanzone qui diffuse les matchs. On doit aussi tenir compte des riverains dans les quartiers.»

Du côté de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, on relativise la mesure. «C’est une avancée et une main tendue de Marie Barbey-Chappuis par rapport aux demandes. Si tout se passe bien, nous aurons une oreille élargie pour des demandes ultérieures», tranche son président Laurent Terlinchamp.

«C’est une entrave à la liberté de commerce et de la concurrence déloyale», juge de son côté Nadège Perdrizat, membre du comité de l’autre faîtière de la restauration, le Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers. «On vient dire, au moment où il y a des retombées économiques majeures, qu’on va restreindre l’utilisation des terrasses au profit de la Ville qui s’octroie le monopole.» Elle dénonce cette situation alors que les restaurateurs payent une redevance pour leur terrasse. De même, l’argument sécuritaire est inadapté selon elle.

Pour profiter d’un match en terrasse, il faut se rendre à Carouge, bien que les téléviseurs se fassent rares sur la place du Marché. Reste un espoir pour les terrasses genevoises, que la Suisse passe les huitièmes de finale. Réponse début juillet