Sport

Geneva Open: le règne du Hawk-Eye

23.05.2025 15h11 Arnaud Urfer

Hawkeye

C’est une petite révolution discrète mais historique dans le monde du tennis. Depuis cette saison, les juges de ligne ont quasiment disparu des courts professionnels, remplacés par l'œil électronique. Sur terre battue, seul Roland-Garros continue de faire de la résistance. Au Gonet Geneva Open, cette technologie est déjà pleinement utilisée. Reportage sur une évolution qui change la manière d’arbitrer et de jouer. 

Fini les cris des juges, place à une simple voix automatique. Depuis cette saison, c’est l’œil électronique qui tranche les points. À Genève, le Hawkeye est désormais le seul juge de ligne.
Même sur terre battue, une surface réputée capricieuse, il détecte le rebond avec précision, sans laisser place au doute. 

Des coûts conséquents

Mais la technologie a un prix: entre 60 000 et 80 000 francs par terrain.
Installé sur trois courts ici à Genève, le système est entièrement financé par le tournoi.
Un choix assumé, mais qui pèse dans le budget. Derrière ce système, jusqu’à 18 caméras placées autour du court. Elles analysent la trajectoire de la balle et la position des pieds, avec une précision millimétrée. Une modélisation 3 dimensions qui détermine en temps réel si la balle est faute… ou bonne. Du côté des joueurs, le changement est plutôt bien accueilli.
Moins de frustration, plus de fluidité. L’œil électronique permet de jouer, sans se poser de questions.

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Longtemps figures incontournables sur le court, les juges de ligne ont peu à peu disparu.
À la direction technique pendant près de 20 ans, Yves Smadja a vu toute l’évolution, de l’arbitrage amateur à l’ère numérique. Pour lui, c’est une transition inévitable, non sans une certaine nostalgie. Cette modernisation fait débat, notamment sur un point: l’uniformisation des règles. Si Roland-Garros résiste encore, pour les plus petits tournois, la réalité semble tout autre.

Dans les coulisses, la salle de contrôle reste fermée. L’ATP n’a pas souhaité nous accorder d’entretien. Mais sur le terrain, le message est clair: une page se tourne. Les juges de ligne quittent le court, mais pas le cœur des puristes. Pour les joueurs et les organisateurs, le futur du tennis, lui, semble déjà bien en place.