Justine Mettraux: «Je n'ai pas encore réalisé»

Six jours après avoir franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe en grande pompe, la Genevoise est encore sur son petit nuage. Entretien.

Justine Mettraux peine encore à réaliser l’ampleur de son exploit. Huitième de la course, première femme et première internationale du classement de cette 10e édition, la navigatrice versoisienne inscrit son nom dans l’histoire en décrochant le record féminin de l’épreuve. Entre fatigue accumulée et sollicitations médiatiques, elle commence à peine à savourer: «Je n’ai pas encore vraiment eu le temps d’atterrir, confie-t-elle. Tout s’est enchaîné très vite depuis mon arrivée. Mais j’ai prévu de commencer à récupérer un peu de sommeil avec une grasse matinée, ça va faire du bien» résume la skippeuse de Team Work - Team Snef.

Si c’était son premier Vendée Globe, Justine Mettraux n’était pas totalement étrangère à un tour du monde. «J’avais déjà eu la chance de le faire en équipage avec escale, sur des bateaux similaires, ce qui m’a beaucoup aidée dans la préparation et la gestion de la course», explique-t-elle.

Après des conditions «clémentes» jusqu’au Cap Horn où Justine Mettraux a assuré avoir pris du plaisir, la dernière partie de la course a mis les nerfs de la skippeuse à rude épreuve. «Les dernières semaines ont été les plus dures. Nous avons affronté des dépressions très fortes, avec des mers violentes. C’était stressant, car les bateaux étaient fatigués... le risque de casse était omniprésent» précise la Genevoise

Vendée Globe: c'est reparti pour un tour?

Si son nom circule déjà parmi les prétendants au podium du prochain Vendée Globe, Justine Mettraux reste prudente à l'heure de parler d'un second Vendée Globe: «C'est trop tôt pour le dire» évoque la skippeuse avant de détailler: «c’est possible, mais ces projets demandent énormément de temps et d’énergie. J’ai besoin de réflexion avant de m’engager à nouveau dans un tel défi.»

En attendant, la skippeuse va consacrer les prochaines semaines à un débriefing avec son équipe et à la remise en état de son bateau. Son prochain grand objectif: la Transat Café L'Or (anciennement Jacques Vabre), prévue cet automne. D’ici là, un repos bien mérité l’attend, avec un retour obligatoire en Suisse pour retrouver la montagne et recharger les batteries.