L'essor du foot féminin limité par le manque d'infrastructures
A Genève, le développement du football féminin se heurte au manque d'infrastructures (image d'illustration).
Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINIA Genève, le foot féminin se porte bien, en hausse de 18% par rapport à 2022. L'association cantonale genevoise de football (ACGF) multiplie les actions pour développer ce secteur. Mais cet essor, qui sera amplifié grâce à l'Euro féminin de cet été, va se heurter au manque d'infrastructures disponibles.
Responsable du football féminin à l'ACGF depuis une dizaine d'années, Serge Zanicoli se montre 'très optimiste' pour le football féminin. Les réticences encore présentes au début des années 2000 ont disparu. Le niveau des filles est en constante évolution, de quoi présenter un beau spectacle sportif à l'Euro féminin, a-t-il indiqué à Keystone-ATS.
Ce passionné du ballon rond se réjouit des cinq matchs qui auront lieu à Genève entre le 4 et le 22 juillet. Il espère un stade rempli et surtout que l'engouement soit au rendez-vous pour susciter des vocations.
A Genève, les 2316 joueuses licenciées, en grande majorité des juniores (1779), sont réparties dans 79 équipes. La proportion des femmes dans le football est de 10,3%, ce qui est dans la moyenne par rapport aux autres associations régionales romandes. 'On est en progression à tous les niveaux', constate Serge Zanicoli.
L'ACGF ne mise pas sur un objectif chiffré en termes de développement, mais sur une évolution pyramidale solide et constante. 'Chaque Euro booste l'arrivée des filles dans les clubs', relève M. Zanicoli. Or il manque des vestiaires et des terrains, un problème qui touche aussi le secteur masculin. 'Si on veut évoluer, il faudra des solutions à l'échelle politique', souligne-t-il.
Commencer plus tôt
En attendant, l'ACGF poursuit ses efforts pour promouvoir le football féminin. Elle va se doter d'ici septembre d'un poste consacré exclusivement au développement du football dames. Une première au niveau suisse, selon M. Zanicoli, qui précise toutefois que le football féminin est plus développé côté alémanique.
'Si on veut créer la passion, il faut proposer des événements', ajoute le responsable. L'ACGF a ainsi organisé au printemps un tournoi pour les filles de 15 ans. Cette compétition a rassemblé seize équipes. Le développement du football féminin passe aussi par la création d'une catégorie interrégionale pour les jeunes de 17 ans pour la saison prochaine.
Il s'agit également de faire commencer les filles dès 6 ans, plutôt que 8-9 ans actuellement. Des cours d'initiation seront ainsi proposés dans les écoles. L'ACGF encourage aussi les clubs à proposer des équipes filles dès l'école de foot, si l'effectif est suffisant.
Représentation féminine
L'ACGF a aussi entamé au printemps une tournée des 17 clubs formateurs afin de cartographier le football féminin au niveau cantonal. Le contingent féminin de chaque club est répertorié, de même que le nombre de femmes dans les rangs des entraîneurs, des arbitres et des comités. Ces données seront accessibles d'ici fin juin sur le site internet de l'ACGF.
L'encadrement constitue un enjeu primordial pour le football féminin. Des cours d'animatrices, réservés exclusivement aux filles, ont ainsi été mis sur pied. La trentaine de jeunes qui ont participé ont obtenu un diplôme leur permettant d'encadrer les plus petites à l'école de foot, selon M. Zanicoli.
Une vingtaine de jeunes femmes pourront suivre cet automne une formation pour obtenir le diplôme C basic dans le cadre d'un projet de l'Association suisse de foot (ASF). L'ACGF mise aussi sur des cours d'arbitres pour les filles, dès les juniores. Enfin, des efforts de communication sont faits pour augmenter la représentation des femmes dans les comités des clubs, qui restent encore largement des bastions masculins.
/ATS