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La force de cette sélection, c'est son nombre de couteaux suisses

14.05.2025 05h00

La force de cette sélection, c'est son nombre de couteaux suisses

Christoph Bertschy, quintessence du modèle "couteau suisse" de la sélection de Patrick Fischer.

Photo: KEYSTONE/EPA/SALVATORE DI NOLFI

La Suisse a bien commencé son Mondial à Herning, grâce en particulier à la polyvalence de ses joueurs. Christoph Bertschy par exemple excelle dans plusieurs registres, mais il n'est pas le seul.

Après une courte défaite face aux champions du monde tchèques (5-4 ap), les joueurs de Patrick Fischer ont disposé du Danemark (5-2) et des Etats-Unis (3-0) grâce à une belle performance d'équipe.

Plusieurs facteurs expliquent la réussite de cette sélection sous les ordres de Patrick Fischer, mais il est clair que la polyvalence des joueurs est l'élément clé. Des joueurs 'couteau suisse' en somme. Car pour composer sa sélection, le Zougois se doit de parer à certaines éventualités comme des blessures qui pourraient intervenir en cours de tournoi.

Avec l'arrivée de Kevin Fiala, celui qui dirige la Suisse depuis 2016 a choisi de rebrasser ses cartes et de changer ses lignes. Plutôt que de simplement ajouter Fiala sur la première ligne avec Nico Hischier et Timo Meier pour composer un trio 100% NHL, Fischer a dissocié le binôme des New Jersey Devils pour placer Fiala à la droite de Hischier. Il a donc envoyé Meier en deuxième ligne avec Denis Malgin et Sven Andrighetto et placé Damien Riat en troisième ligne avec Ken Jäger et Simon Knak pour une triplette new look.

Accepter n'importe quel rôle

Ces multiples rocades n'ont absolument pas déréglé l'alchimie de l'équipe et c'est certainement ça le plus impressionnant. Parce que les joueurs acceptent non seulement leur nouveau rôle, mais surtout parce qu'ils sont entièrement capables de le remplir. Passer de Malgin à Jäger comme centre n'a par exemple pas empêché Riat d'inscrire son troisième but en autant de rencontres.

Quintessence du joueur polyvalent, couteau suisse et bilingue du canton de Fribourg, Christoph Bertschy fait partie de ces joueurs que Fischer apprécie. Comme un Andres Ambühl. Peu importe où on lui dit de jouer, l'attaquant se plie à la volonté de son coach avec bonheur. 'Des fois ça va et des fois pas, commente-t-il en parlant de ce brassage des lignes qui a souri aux Suisses face aux Américains. Parfois tu changes quelque chose et ça fonctionne directement, d'autres fois il n'y a plus rien qui marche.'

Mais avec de la confiance et un désir de jouer pour les autres, tout est plus facile. 'Si on joue comme ça à tous les matches, on sera difficile à battre, relevait-il au sortir de la partie contre les USA. On aurait battu les Tchèques et le Danemark bien plus facilement avec une telle performance.'

Certains patinent sur des nuages

Patineur énergique et réputé pour sa vitesse, Bertschy a de la concurrence entre Hischier, Fiala, Malgin et Andrighetto. 'Ils patinent comme sur des nuages, c'est impressionnant, image-t-il. La ligne de Jäger, ce sont des travailleurs. Et puis nous en 4e ligne, on a beaucoup forechecké et gagné des duels.'

A 31 ans et après une saison décevante sur le plan comptable avec Fribourg (12 buts en 66 matches), le Singinois ne serait bien sûr pas contre un goal pour aider l'équipe et retrouver cette confiance qui permet d'aller loin. 'Avant le match contre les Etats-Unis, j'ai eu trois fois un deux contre un, je dois réussir quelque chose, peste-t-il. J'ai des chances alors ça me donne de l'envie d'en faire plus et ça me montre aussi que je fais des bonnes choses.'

En quatrième ligne, Bertschy a joué avec Sandro Schmid et Nicolas Baechler, deux nouveaux visages dans la sélection et deux jeunes joueurs ou en tous les cas plus jeune que lui, le trentenaire. 'Les nouveaux s'adaptent bien et amènent de l'énergie, c'est ce qu'on attendait d'eux aussi', conclut-il. 'Tous ont eu une bonne saison. Sandro a même connu une saison incroyable et il arrive avec beaucoup de confiance. Non vraiment, tout le monde s'adapte à tout le monde et on a une bonne communication dans le vestiaire.'

/ATS