La nouvelle vie de Lio Keizer
Ancien gardien de Servette Chênois Féminin, champion de Suisse en 2021, Lio Keizer a entamé sa transition de genre il y a quelques semaines. Un processus volontairement exposé au plus grand nombre pour servir d'exemple. Portrait.
C’était il y a une semaine. Lio Keizer, comme il faut l’appeler désormais, se dévoilait au plus grand nombre à travers un post sur les réseaux sociaux. Dans celui-ci, l’annonce d’une double mastectomie qui s’est déroulée le premier novembre et la prise prochaine d’hormones. Des démarches entamées il y a un an mais qui trouvent leur source depuis bien plus longtemps.
«Depuis ma puberté, ma poitrine me dérangeait mais je n'ai jamais pu vraiment l'expliquer, se livre Lio Keizer. Au collège, j'ai découvert les personnes trans sur les réseaux sociaux et le fait de pouvoir se faire enlever sa poitrine. Ça a été une sorte de libération pour moi».
Le football au centre
Au cœur de ce processus de transition, le football occupe une place importante. Le sport a toujours été omniprésent dans la vie de Lio Keizer. Une passion débutée dans la cour de récréation de son école primaire à Plan-les-Ouates.
Un parcours qui l’a emmené jusqu’au titre national avec Servette Chênois Féminin en 2021. Cet été-là, Lio tenta même sa chance à l’étranger, à l’Hellas Vérone. Un séjour de deux ans déterminant dans son développement. «Ma seule préoccupation en Italie était d'aller à l'entraînement, explique Lio. Je me suis donc vraiment recentré sur moi et sur qui je voulais être, ce qui a facilité le début des démarches.»
Visibiliser pour aider
Si Lio a choisi aujourd’hui de partager son parcours, c’est surtout pour servir d’exemple: «Quand j'avais 15-16 ans, je n'avais pas de modèle de personne trans dans le sport. Je veux montrer aux personnes plus jeunes que cela existe, qu'il y a des solutions et qu'ils ne sont pas un cas isolé».
Avec cette nouvelle vie qui s’ouvre, Lio pense déjà à l’après. Il compte poursuivre sa formation en design et graphisme, son autre passion. En ce qui concerne le football, impossible pour lui de rejouer dans une catégorie féminine en Suisse car la prise d’hormones est considérée comme du dopage. Mais Lio souhaite rester dans le monde du ballon rond. En entrainant des portiers ou peut-être un jour en rejouant au niveau amateur avec des garçons.