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Le pari gagnant de Marco Odermatt

13.02.2022 18h05

Le pari gagnant de Marco Odermatt

Marco Odermatt n'a pas hésité à changer ses fixations entre les deux manches.

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le sonore 'JAAAA' dans l'aire d'arrivée valait tous les discours du monde. Champion olympique de géant à 24 ans, Marco Odermatt a fait un sacré pari entre les deux manches.

'Il y a quelques jours, on a aussi écrit que je ne pouvais pas gérer la pression, a-t-il rappelé. C'est toujours une question d'opinions.' Mais c'est clair qu'après la 7e place en descente et surtout sa sortie inhabituelle en Super-G, alors qu'il était dans la course aux médailles, et les résultats des derniers Mondiaux de Cortina, les questions sur la gestion de la pression ont fini par fleurir.

'J'ai encore tout risqué en deuxième manche, poursuit le héros du jour. Une nouvelle erreur comme au Super-G et je ne serais pas sur le podium. Et on aurait sans doute à nouveau dit que je n'avais pas les nerfs.' Odermatt a tenu à rappeler qu'à ce niveau, il fallait prendre des risques si l'on voulait gagner quelque chose: 'Si j'avais fini 4e, j'aurais très certainement été plus en colère!'

Changer de skis et de fixations

Au final, tout a fonctionné et le Nidwaldien a pu faire respecter la logique de la saison, lui qui domine le géant comme personne depuis Sölden. Que le plan se soit déroulé sans accroc le ravit, même s'il a fallu travailler en Chine. 'Je savais depuis le début que quelque chose était possible ici, bien que nous ayons eu un peu de mal à régler le matériel', a déclaré Odermatt.

Puis le nouveau champion olympique de révéler le pari fou tenté entre les deux manches: 'J'ai complètement changé de set-up avant la deuxième.' Sur les conseils de son serviceman et de Justin Murisier et sentant bien après la première manche qu'un truc ne fonctionnait pas comme il le souhaitait, Odi décide de revoir sa copie: 'J'ai pris un autre ski et une autre fixation. Il faut quand même un peu de courage quand on est en tête aux Jeux olympiques après la première manche.'

Pari gagnant pour le skieur d'Hergiswil, qui s'est dit fier de pouvoir suivre les traces de Carlo Janka. Puis il conclut: 'Il faut toujours beaucoup de choses avant d'arriver à une médaille d'or. Il faut les entraîneurs, le serviceman, la marque de ski, les sponsors et bien sûr la famille. C'est incroyable de voir à quel point un athlète est soutenu à tous les niveaux.'

/ATS