«Le rêve olympique me sort du lit tous les matins»
De passage à Genève, Sofia Meakin revient sur ses Mondiaux décevants, et se projette sur Paris 2024. Elle conserve toutes ses chances d'être de la partie dans la Ville Lumière.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne s'est pas passé comme prévu. Alors qu'une qualification pour la finale A aurait permis à Sofia Meakin et sa coéquipière Salome Ulrich de qualifier le deux de couple suisse pour les Jeux Olympiques, les deux rameuses ont échoué en finale C (quatrième place finale).
«Je n’ai pas eu beaucoup de chance aux Mondiaux, explique Sofia Meakin. J’ai toujours eu de la chance dans ma carrière sportive, mais pas cette fois. C’est difficile à digérer parce que les conditions n’étaient pas forcément justes. Ce n’est pas facile à accepter quand on dédie autant de temps et d’énergie à ce sport.»
Toutes ses chances
Cette désillusion ne met toutefois pas fin aux rêves olympiques de la rameuse de Team Genève. Quatre de ses coéquipières ont d'ores et déjà qualifié le quatre de couple. Le deux de couple peut lui encore se qualifier en mai lors de la régate de Lucerne.
«En aviron, on ne qualifie pas les filles, mais le bateau», développe la rameuse. Cela signifie qu'elle peut être sélectionnée à l'interne dans le quatuor qui a déjà sa place. Une qualification du bateau à deux places, permettrait à Swiss Rowing de partir pour Paris avec six athlètes, et une remplaçante.
Même si une incertitude demeure pour Sofia Meakin, elle se veut rassurante: «Nous sommes très optimistes, il faut toujours l’être en sport.»
«Je ne meurs pas d'envie de ramer sous la neige»
Ce rêve olympique est très présent chez la rameuse de 25 ans, qui avoue ne pas réussir à se projeter au-delà de Paris 2024. «C’est motivant, c’est ça qui me sort du lit tous les matins, avoue-t-elle. Je dois admettre que je ne meurs pas d’envie, à 7h du matin, d’aller ramer sous la neige ou dans la nuit. Il faut savoir aussi maitriser le stress le jour J. C’est une course de sept minutes qu’on doit gérer pour se qualifier, alors qu’on s’est préparé pendant quatre ans.»
«Une leçon de vie»
Si elle est présente à Paris en 2024, Sofia Meakin le sera en poids open, elle qui a obtenu ses meilleurs résultats dans la catégorie des poids légers, avec notamment une place de vice-championne d'Europe de skiff.
Depuis la fin de la saison 2021, elle a opéré sa transition vers la catégorie de poids supérieure, non sans mal: «C’était intéressant, une leçon de vie. Quand on a l’habitude d’être toujours dans le top de sa catégorie, on arrive sur la ligne de départ avec une certaine confiance, que je n’avais plus en poids open. J’ai dû la retrouver, j’ai aussi dû trouver d’autres points forts, et d’autres skills, qui n’étaient plus uniquement ma force physique.»
Contrôle du poids: «c'était triste»
«Ça m’a pris un an pour accepter la transition, et m’adapter, enchaine-t-elle. Le processus a aussi été retardé l’an dernier par une opération au bras. Maintenant, c’est presque dans l’autre sens. Je dois prendre du poids. C’est quand même beaucoup plus fun de prendre du poids que de devoir en perdre. Ma vie est différente. A la fin de ma carrière en poids léger, le focus était presque plus sur l’alimentation que sur le sport en lui-même. Ce qui est triste.»
Désormais pleinement établie en poids open, Sofia Meakin saura au plus tard en mai si elle est du voyage olympique. Mais la rameuse estampillée Team Genève croit dur comme fer en son étoile: «Paris, c'est sûr.»