Marie Mazuay: «C'est une fierté de faire partie de la relève»
Pour la première fois, la Coupe de l’America se décline au féminin dès ce weekend. Alinghi Red Bull Racing y participe et la benjamine de l’équipage est genevoise. Du haut de ses 19 ans, Marie Mazuay perpétue l'héritage familiale: son père était designer lors des glorieuses heures du défi suisse. Interview à quelques jours du début des régates.
C'est l'histoire d'une surdouée de la voile, au palmarès déjà impressionnant (plusieurs fois championne d'Europe et vice-championne du Monde en Nacra) à même pas 20 ans. Marie Mazuay découvre actuellement une autre facette de son sport en faisant partie de la sélection Alinghi pour la première Coupe de l'America féminine de l'histoire. Un statut de pionnière qu'elle arbore avec fierté. «Je me sens très reconnaissante de faire partie de cette génération où les femmes ont enfin leur place dans les effectifs professionnels, réagit Marie Mazuay. J'espère que c'est le début d'un long chemin pour les femmes en tant que navigatrice et sportive».
Dès mardi pour les entrainements grandeur nature et samedi pour le début de la compétition, Marie Mazuay endossera le rôle de navigatrice «spare-sailor», l'équivalent d'une remplaçante dans un sport collectif. Elle explique sa place dans le collectif Alinghi: « Durant la course, je serai sur un bateau à moteur pour donner des informations à l'équipages, explique-t-elle. Je peux à la fois conduire le bateau et choisir les voiles, je me suis entraîné pour les deux et je suis consciente de la chance que j'ai d'en être».
Dans les traces de son père
On dit souvent qu'une génération de marins suisses a été façonnée par les exploits d'Alinghi et les deux Coupes de l'America remportées en 2003 et 2007. Marie Mazuay, elle, a litérallement été berçée par la compétition. La navigatrice a grandi en Espagne, auprès d'un père qui travaillait comme designer pour le défi suisse. «C'est assez marrant, je croise d'anciens collègue de mon père, raconte-t-elle. C'est une fierté de faire partie de la relève».