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Procédure pénale ouverte à Fribourg contre Gianni Infantino

03.05.2023 12h06

Procédure pénale ouverte à Fribourg contre Gianni Infantino

Le patron de la FIFA Gianni Infantino fait l’objet d’une procédure pénale ouverte par le Ministère public fribourgeois (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/ACHMAD IBRAHIM

Gianni Infantino est dans le collimateur du Ministère public fribourgeois, révèle La Liberté. Le président de la FIFA, ainsi que deux cadres de l’instance dirigeante du football mondial, font l’objet d’une procédure pénale ouverte le 15 mars.

L'information, parue mercredi sur le site du quotidien fribourgeois, a été confirmée à Keystone-ATS par Murielle Decurtins, greffière et porte-parole du Ministère public. Les prévenus doivent répondre de dénonciation calomnieuse dans le cadre d’une affaire ayant pour toile de fond la réglementation de la FIFA en matière de transferts.

Le dossier touche notamment aux libéralités que le système actuel accorde aux agents de joueurs en leur permettant de représenter à la fois leurs clients et les clubs voulant les acheter ou les vendre, écrit La Liberté. Un délai a été accordé à Gianni Infantino et aux autres prévenus pour se déterminer sur les accusations les visant.

'Multiples violations'

Selon le quotidien, tout est parti des bords de la Sarine en octobre 2020. Un avocat, associé-gérant de la société fribourgeoise de management sportif Sport7, lui-même prévenu de diffamation, calomnie et dénonciation calomnieuse dans l'affaire, s’était alors adressé au Comité international olympique (CIO), lui demandant d’ouvrir une enquête contre son membre Gianni Infantino en vue de son exclusion.

Dans sa dénonciation, Sport7 reprochait notamment au patron haut-valaisan du football mondial d'avoir commis de 'multiples violations de la charte olympique, des principes universels de base de bonne gouvernance du mouvement olympique et sportif ainsi que du code d’éthique du CIO'.

Ces violations seraient survenues en 'soutenant le crime organisé qui sévit dans le milieu des transferts de joueurs et en muselant à ces fins certains organes de la FIFA, comme sa commission d’éthique, de manière directe ou indirecte', lit-on encore dans La Liberté.

Dossier rouvert

Les allégations avaient valu à l’avocat fribourgeois une plainte de la FIFA pour diffamation et calomnie, à laquelle il avait promptement riposté par une contre-plainte pour dénonciation calomnieuse visant Gianni Infantino et deux autres cadres de l’instance du football mondial, poursuit le quotidien fribourgeois.

La FIFA avait répliqué avec une nouvelle plainte pour dénonciation calomnieuse. Saisi, le Ministère public fribourgeois avait interpellé la FIFA avant de classer tout le dossier en août 2022, estimant que l'avocat, 'bien qu’on ne puisse exclure qu’il ait tenu des propos attentatoires à l’honneur, n’était pas punissable car il s’était exprimé de bonne foi'.

Insuffisant pour l’avocat, qui avait recouru contre son propre acquittement et ceux de ses trois contradicteurs, exigeant une instruction en bonne et due forme donnant à ces derniers la possibilité de se déterminer sur ses accusations et à lui-même l’opportunité de démontrer leur véracité, détaille La Liberté.

Dans un arrêt du 22 février, récemment publié sur internet, la Chambre pénale du Tribunal cantonal fribourgeois lui a donné raison. Elle a ordonné dans la foulée au Ministère public de reprendre le dossier. Un délai a été accordé à Gianni Infantino et aux deux autres prévenus pour se déterminer sur les accusations les visant.

/ATS