Sepp Blatter estime avoir « déjà été puni »
Sepp Blatter ne comprend pas pourquoi ce procès a lieu.
Photo: KEYSTONE/TI-PRESSKEYSTONE/Alessandro CrinariJoseph Blatter et Michel Platini ont rejeté avec force jeudi toutes les accusations portées contre eux devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone. L'ancienne star du foot français a affirmé que l'argent ne l'a jamais intéressé.
Dans son interrogatoire, au deuxième jour du procès devant le TPF, Michel Platini a raconté comment sa collaboration avec l'ancien président de la FIFA a débuté. 'Il m'a demandé combien je voulais' pour devenir son conseiller 'et j'ai dit: 'un million'', a-t-il affirmé.
Selon lui, il n'a alors pas été précisé s'il s'agissait de pesetas, de lire ou d'une autre monnaie. Ce n'est que plus tard qu'il est devenu clair que ce serait des francs suisses. Sur la base de cet accord oral, M. Platini a commencé à travailler pour la FIFA en 1998.
'Gentlemen's agreement'
Avant lui, Sepp Blatter avait également évoqué le 'gentlemen's agreement' conclu oralement avec le triple Ballon d'or. Michel 'Platini m'a dit: 'je vaux un million par année' j'ai dit oui', a-t-il expliqué.
Un an plus tard, il est devenu clair qu'un contrat en bonne et due forme était nécessaire, a précisé Michel Platini. M. Blatter a alors déclaré, lors d'une rencontre privée, qu'il ne pourrait pas payer un salaire d'un million de francs. 'En 2002, nous étions pratiquement en faillite', a précisé Sepp Blatter.
Il recevrait 300'000 francs, comme le secrétaire général de la FIFA, le reste suivrait plus tard. Michel Platini a alors affirmé à plusieurs reprises que l'argent ne l'intéressait pas. 'J'ai commencé à bien gagner ma vie à 17 ans', a-t-il dit.
Un 'salaire dû'
Mais pour lui, c'est la parole de Sepp Blatter qui valait. Si M. Platini n'a réclamé son solde qu'en 2011, c'est parce que la FIFA avaient réglé d'autres créances pour d'autres collaborateurs.
Sepp Blatter a fermement rejeté les accusations selon lesquelles deux millions de francs plus les charges sociales auraient été versés illégalement à Michel Platini en 2011. Selon lui, il s'agissait d'un 'salaire qui était dû'.
'Je ne comprends pas pourquoi nous sommes dans une audience pénale, pour une procédure administrative au sein d'une association' comme la FIFA, a-t-il dénoncé.
'Un scandale'
Le Valaisan n'a pas pu expliquer pourquoi les demandes d'arriérés de M. Platini pour des services rendus entre 1998 et 2002 ne sont arrivées qu'en 2011. Il a nié que la facture du Français trouvée dans son bureau ait été un 'gage' pour l'empêcher d'être président de la FIFA.
M. Platini s'en est pris au Ministère public de la Confédération (MPC) et à la FIFA : 'Ce que la FIFA nous a fait, à moi et à son ancien président, est un scandale. Le but, tout le monde le sait, était que je ne devienne pas président de la FIFA'.
En tant que personnalité mondialement connue, il est difficile d'être accusé de la sorte : 'Mais la vérité sera révélée'. La justice triomphera, a dit le Français.
L'ancien président a également critiqué le procès médiatique fait contre lui après l'action du MPC en 2015, alors qu'il n'avait fait qu'accomplir son devoir. 'Je suis déjà puni, et cela depuis sept ans', a-t-il dénoncé.
Sa famille en a souffert. Même sa petite-fille a été victime de mobbing, a-t-il dit, en précisant être heureux que l'affaire soit désormais jugée par un tribunal.
Interrogé sur sa situation personnelle, M. Blatter a expliqué qu'il possède un appartement à Viège (VS), mais que sa vie sociale se déroule à Zurich. Il vit de l'AVS et de ses économies, qu'il n'a pas chiffrées. Ses besoins financiers s'élèvent à 25'000 francs par mois.
/ATS