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« Sois forte »: la devise de l'arbitre suisse Désirée Grundbacher

03.07.2025 05h00

"Sois forte": la devise de l'arbitre suisse Désirée Grundbacher

Désirée Grundbacher a du plaisir à arbitrer

Photo: KEYSTONE/EPA/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Désirée Grundbacher est la seule arbitre suisse retenue pour l'Euro 2025. La Bernoise, qui arbitre régulièrement des matches de Super League masculine, doit faire face à la pression et aux critiques.

Elle ne se définit pas comme une pionnière. Pourtant, elle l'était déjà en tant que joueuse. Désirée Grundbacher a été en effet l'une des premières footballeuses helvétiques à se voir proposer un contrat semi-professionnel lorsqu'elle évoluait à Grasshopper.

Mais l'ancienne milieu de terrain, qui avait déjà commencé à arbitrer, a préféré choisir le sifflet que le contrat que lui offraient les Sauterelles. 'Il y avait un manque d'arbitres et la fédération m'a indiqué que j'allais pouvoir rapidement officier dans les meilleures ligues. C'est pourquoi j'ai décidé de changer de voie', a-t-elle raconté quinze ans plus tard lors de la journée médias des arbitres, alors qu'elle se prépare à vivre sa première grande compétition internationale.

Eviter la polémique

Désirée Grundbacher doit arbitrer au moins deux matches de la phase de groupes de l'Euro 2025, le premier ce jeudi à Sion entre la Belgique et l'Italie (18h00). Ensuite, ce sont ces performances qui dicteront sa présence lors de la phase à élimination directe, ainsi que celles de la Suisse, une arbitre ne pouvant évidemment officier lors d'un match de son pays.

La Bernoise de 41 ans n'a jamais eu la chance de disputer une grande compétition en tant que joueuse, malgré ses 13 sélections en équipe nationale. 'Participer à un Euro à domicile, c'est très fort, aussi comme arbitre! Nous allons essayer, avec mon équipe, de donner le meilleur de nous-mêmes pour que les matches soient toujours équitables et qu'il n'y ait jamais de polémique', déclare-t-elle, lorsqu'on lui demande son objectif personnel.

Désirée Grundbacher est l'une des rares arbitres à officier à la fois lors de matches de football masculin et féminin. Cette saison, elle a foulé à dix reprises les pelouses de Super League et a dû faire face à certaines critiques. Mais elle assure ne 'jamais lire les commentaires sur les réseaux sociaux, ou quoi que ce soit. Par contre, si quelqu'un me fait une critique en face, je la prends toujours en compte pour m'améliorer'.

Avec la VAR

Ces expériences en Super League lui ont également permis de se familiariser avec l'assistance vidéo, qui sera présente lors de l'Euro. 'J'essaie d'arbitrer de la même manière avec ou sans la VAR. La principale difficulté est de devoir retarder le jeu et de simplement attendre', dit-elle.

La Suissesse s'est habituée à passer du football féminin au football masculin ces dernières années. La différence majeure réside dans l'intensité physique, ce qui requiert un entraînement un peu plus intense. Roberto Rosetti, le directeur de l'arbitrage à l'UEFA, a d'ailleurs mis au défi les treize femmes sélectionnées pour l'Euro 2025. 'Je leur ai demandé de repenser leur préparation. Je suis très fier, car elles ont toutes réussi le test physique des hommes', se réjouit l'Italien.

Un seul conseil

Désirée Grundbacher et ses collègues abordent désormais les matches masculin et féminin de la même manière. 'C'est le même foot!', lâche la Française Stéphanie Frappart. 'C'est ça le haut niveau, réussir à s'adapter à chaque match, au rythme et à la technique de chaque équipe', ajoute la figure de proue de l'arbitrage féminin, qui a notamment arbitré un match lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar.

Suivant les traces de Nicole Petignat et Esther Staubli, les deux autres Suissesses à avoir arbitré des rencontres de phase finale d'un Euro, Désirée Grundbacher espère également inspirer de futures officielles en Suisse. Avec un seul conseil en tête: 'Sois forte! Rien de plus.'

/ATS