Sport

Steve Guerdat: «À Genève, je me sens à la maison»

13.12.2024 20h50 Clément Vuagnat, Martin Esposito

Steve Guerdat

Quelques heures avant la finale du Top 10 Rolex IJRC, le cavalier jurassien nous a accordé un entretien exclusif dans son boxe au CHI. Steve Guerdat évoque son amour pour le concours genevois et sa relation particulière avec le public suisse. Il revient également sur son année 2024 de tous les superlatifs, ponctuée par une médaille d'argent aux Jeux Olympiques de Paris l'été dernier.

Pour Steve Guerdat, Genève est bien plus qu’une étape de compétition : c’est un véritable port d’attache. «Genève, c’est comme ma maison d’adoption, confie le cavalier jurassien, qui a quitté sa région natale il y a près de 25 ans. Il y a une vraie histoire entre Genève et moi, notamment grâce au Concours Hippique International. Ce concours m’a accueilli dès mon plus jeune âge, et c’est toujours un immense plaisir d’y revenir chaque année.»

Fort de ses 10 victoires au CHI, dont trois Rolex Grand Prix et autant de succès lors de la finale du Top 10 Rolex IJRC, Guerdat ne tarit pas d’éloges sur cet événement qu’il décrit comme une «véritable histoire d’amour». Il voit cette compétition comme un «cadeau de fin d’année», un moment attendu avec impatience, qu’importe les hauts ou les bas de la saison écoulée.

Une ambiance unique et des souvenirs impérissables

Le cavalier est particulièrement attaché à l’âme de cette compétition, qu’il attribue à la perfection de son organisation et à la passion des bénévoles. «Ici, tout le monde est animé par l’amour des chevaux. Cette vision commune reflète ce que ce sport devrait incarner.» Il confie également un attachement particulier aux écuries de Palexpo: «C’est l’endroit le plus calme, celui qui me correspond le mieux. C’est là que je trouve mes repères.» Malgré cette quiétude, il affirme que le CHI, plus grande épreuve indoor au monde et dernière étape du Rolex Grand Chelem, demeure « la compétition la plus exigeante du circuit».

Revenant sur ses souvenirs marquants, le médaillé d’argent des Jeux Olympiques de Paris 2024 évoque avec émotion l’intensité de cette expérience. «Les JO représentent l’accomplissement ultime dans le sport. C’était ma troisième participation, ma deuxième médaille individuelle, et cela signifie énormément pour moi. Mais cette réussite, je la dois aussi à mon cheval et à toute mon équipe, qui m’a soutenu tout au long du parcours.»

Entre magie et vertige, l’après-JO

Après cette médaille historique, Guerdat décrit deux semaines « absolument magiques » à Paris. «Ce sont des moments indescriptibles que l’on vit avec une intensité folle. Mais une fois la compétition terminée, il y a un vide. On se prépare pendant des années pour cet instant, mais on n’est jamais vraiment prêt à gérer l’après. C’est vertigineux, mais il faut savoir retrouver ses repères pour avancer. C’est ça, la vie.»

Rapidement de retour sur les pistes, le cavalier envisage déjà les prochaines échéances, notamment les Jeux Mondiaux à court et moyen terme, tout en gardant un œil sur les Jeux Olympiques de Los Angeles. Cependant, à 42 ans, Steve Guerdat reste lucide et conscient de la chance qu’il a de vivre de sa passion. «Je suis toujours très motivé. Cela dit, je suis souvent plus focalisé sur mes erreurs que sur mes réussites. Je ne sais pas si c’est une bonne chose, mais cela me pousse à m’améliorer chaque jour. Il y a encore trop d’erreurs que je commets. Je rentre parfois chez moi en me disant que je ne suis pas assez bon cavalier. Mais c’est précisément ce regard critique qui me motive à aller de l’avant.»