Un autre monde
Steve von Bergen est l'un des hommes-clés de la réussite d'YB
Photo: KEYSTONE/PETER SCHNEIDERLe privilège de passer un dimanche dans le secteur VIP du Wankdorf suscite une interrogation douloureuse: le Servette FC et le FC Sion pourront-ils un jour rattraper les Young Boys ?
Les deux clubs romands n'ont pas seulement un train de retard sur les Bernois. Un monde, en fait, les sépare. Aux Young Boys, les clés du club ont été données à quatre anciens internationaux, à Christoph Spycher le grand patron, à Steve von Bergen le directeur sportif, à Stéphane Chapuisat le recruteur et à Raphaël Wicky l'entraîneur.
A Genève, les récents départs du président Pascal Besnard et du directeur sportif Philippe Senderos rappellent que les anciens footballeurs n'ont sans doute plus leur place dans l'organigramme bien particulier du club. A Sion on le sait, Christian Constantin vampirise tout.
Une proximité indispensable
Au Wankdorf, les quatre hommes forts du club et tous les joueurs montent après le match dans le salon des VIP pour saluer la centaine de convives présentes. Imagine-t-on un seul instant Mario Balotelli faire de même dans le stand raclette de Tourbillon ? 'Cela ne coûte pas grand-chose aux joueurs', glisse Steve von Bergen. Pour le directeur sportif, cette proximité est indispensable. 'Nous avons battu cette année le record des abonnements. Plus de 20'000 ont été vendus, poursuit le Neuchatelois. Sur et en dehors du terrain, les joueurs sont redevables auprès de leurs fans.'
Sur le terrain, les joueurs traversent une saison qui aurait été parfaite sans l'élimination aux tirs au but face à Anderlecht en play-off de la Conference League. 'L'objectif était bien sûr de vivre une nouvelle campagne européenne', soupire Steve von Bergen. L'équipe s'est toutefois parfaitement recentrée sur le plan 'domestique'. Elle survole la Super League et elle demeure en course en Coupe de Suisse.
'Nous n'avons perdu qu'un seul match cette saison en championnat, à St. Gall où nous avions terminé à neuf, remarque Steve von Bergen. Mais je peux vous assurer que rien n'est vraiment acquis dans ce championnat. La victoire, personne ne vous la donne. Il faut aller la chercher.'
Toujours un coup d'avance
Les Bernois le font sous la régie du remarquable Fabian Rieder, qui a 21 ans ce jeudi. Le joyau des Young Boys s'apprête à son tour à faire le grand saut vers l'étranger. 'Fabian aurait pu déjà partir ces derniers mois, avoue Steve von Bergen. Mais il a tenu à rester pour gagner des titres avec YB.'
Son départ a déjà été anticipé avec les recrutements l'été dernier de Filip Ugrinic, de Kastriot Imeri et de Donat Rrudhani. En attaque, la venue l'hiver dernier de Cedric Itten avait été finalisée dans l'optique des transferts à venir de Wilfried Kanga à Hertha Berlin et de Jordan Siebatcheu à Union Berlin.
A l'évidence, les Young Boys ont toujours un coup d'avance. Avec le travail abattu ces dernières années par leurs dirigeants, la future recrue est convaincue d'avoir frappé à la bonne adresse. 'A Berne, les joueurs trouvent un club qui peut être un tremplin idéal pour s'envoler vers un grand championnat. Ils sont confrontés à la fois à une exigence de résultats et à une mentalité dans leur travail qui les conduit à réaliser tout ce que le football de haut niveau requiert. Sur un plan personnel, j'ai découvert cette réalité lors de mon passage en Italie, à Cesena et à Palerme alors que je sortais pourtant d'une très belle expérience au Hertha Berlin avec Lucien Favre. C'était il y a quinze ans. Aujourd'hui, tout est devenu encore plus pointu.'
La concurrence interne instaurée par Raphaël Wicky est l'une des raisons qui pousse le joueur à ne jamais se relâcher. 'Elle peut provoquer de la frustration, souligne Steve von Bergen. Mais le joueur qui part à l'étranger devra faire face à une concurrence bien plus féroce encore.'
/ATS