Un premier documentaire sur la natation artistique

C’est un projet ambitieux lancé par la natation artistique genevoise. Les nageuses de Vernier Aquatics veulent produire un film documentaire sur leur quotidien. Les explications de la présidente du club Myriam Robert, et de l’instigatrice du projet Chiara Gervasoni.

Le public suisse pourra peut-être bientôt découvrir la natation artistique comme il ne l’a jamais vue. Le club de Vernier Aquatics a décidé de montrer sa préparation pour les championnats suisses élites qui auront lieu en avril à Genève. Tout ça, sous la caméra de la réalisatrice Nathalie Racheter, avec un film documentaire titré "Underwater".

22 heures sous l’eau

L’idée du film est née du manque de médiatisation d’un sport complet. «C’est un sport qui n’est pas assez mis en avant, qui demande énormément d’exigences et de sacrifices, explique Chiara Gervasoni. Il y a une grande implication financière aussi pour les parents. De plus, c’est beaucoup de temps. Nous passons 22 heures dans l’eau par semaine pour que le résultat soit correct. C’est un sport qui mérite d’être connu.»

Le film mettra en lumière le quotidien des nageuses, mais aussi celui des entourages pour qui les sacrifices sont aussi légion. «A ma connaissance, c’est le premier film de natation artistique qui est fait en Suisse, développe la présidente de Vernier Aquatics Myriam Robert. On voit donc l’écart entre les sports très médiatisés et la natation artistique. Je suis présidente de club, et maman de nageuse. Pour les parents, c’est six déplacements par semaine. Pour une présidente, c’est environ 30 heures de bénévolat par semaine juste pour les activités du club.»

Championnes de Suisse?

Sur le plan sportif, les nageuses veulent raconter leur parcours vers les championnats de Suisse élites ce printemps. Avec pour objectif de devenir championnes nationales, soutenues par leur présidente: «C’est le défi qu’elles se sont lancé. Nous nous en donnons les moyens. L’équipe travaille dur, la coach aussi. Notre coach Kateryna Reznik est médaillée olympique (bronze à Tokyo 2021 pour l’Ukraine, ndlr).»

Le documentaire est prévu sur le modèle d’un financement participatif. Les soutiens peuvent être apportés via la plateforme wemakeit.com. Les nageuses misent sur une somme de 12'000 francs pour que le film voie le jour.

Pour la bonne cause

Et si ça ne suffisait pas, une partie de ce financement sera reversée à la fondation Otium, «qui accompagne depuis 2018 les personnes touchées par le cancer, ainsi que leurs familles, à mieux vivre le traitement médical et ses suites.»

Mais pour quoi lier ce film à une fondation active dans le domaine médical? «Ça fait quatre ans que j’ai fondé l’association Kaya, où j’ai réalisé plusieurs défis sportifs pour des causes, explique Chiara Gervasoni. A travers la médiatisation de ce film, je voulais aussi donner de la visibilité à une fondation et lever des fonds pour elle. C’est important pour un sportif d’avoir des objectifs et pour un projet aussi.»

Les nageuses artistiques ont encore trois semaines pour mener à bien leur projet, et sept semaines pour remplir leur objectif sportif.