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Une nouvelle gueule de bois pour la Suisse

27.05.2025 05h00

Une nouvelle gueule de bois pour la Suisse

Et si 2026 était la bonne année pour Nino Niederreiter (à gauche) et l'équipe de Suisse?

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

L'équipe de Suisse a encore trébuché en finale du Mondial (1-0 après prolongation). Mais elle va à nouveau se relever et attaquer 2026 avec de grands objectifs.

Le réveil est douloureux. Comme en 2018, la Suisse est passée si proche de l'or à cause d'une unique réussite de l'Américain Tage Thompson en prolongation. Il va falloir faire preuve de résilience, voir le positif de ce revers et repartir pour une nouvelle campagne l'année prochaine avec les JO et le Championnat du monde à domicile, à Zurich et Fribourg.

En pareille situation, les mots qui reviennent le plus sont déception et frustration. Patrick Fischer a logiquement tiré un immense coup de chapeau à son équipe: 'On est choqué. Et bien sûr très déçu. On était confiant, on jouait bien, ça fait mal. On a bien joué défensivement. Leo (réd: Genoni) a été incroyable. Mais on n'a pas été assez déterminé en attaque. Je suis malgré tout très fier de cette équipe. On a produit beaucoup de bonnes séquences. On voulait changer un peu les choses en intégrant de nouveaux joueurs, ça s'est bien passé, même si au final ça ne change rien.'

Tous tristes pour Ambühl

Président intérimaire de la fédération suisse, Marc-Anthony Anner y croyait dur comme fer, comme il l'avait confié à Keystone-ATS lors d'une interview avant le 10-0 contre la Hongrie. 'C'est frustrant, ça s'est joué sur un détail, explique-t-il. Il s'agit de lever la tête et d'aller de l'avant pour préparer 2026. Je n'ai jamais vu une équipe aussi sereine avec un staff concentré sur son objectif à 200%. Après, le sport reste le sport. Cette équipe a été juste parfaite et les Américains sont montés en puissance. J'espère qu'on arrivera une fois au titre. Quand on fera l'analyse, il faudra retenir toutes les satisfactions.'

Comme toute la Suisse et peut-être d'autres gens à travers le globe, voir Ambühl soulever la coupe avec l'or autour du cou à l'occasion du dernier match de sa carrière, à 41 ans, aurait été une image incroyablement forte et belle. 'Ca fait très très mal pour lui, soupire Patrick Fischer. Pour moi, il est champion du monde. On n'aura plus jamais un joueur comme lui. Je suis vraiment très triste pour lui.'

Le président Anner a lui aussi rendu un hommage appuyé à cette légende qui a disputé 151 matches au Championnat du monde: 'C'est le plus grand exemple pour notre pays, on aurait voulu qu'il gagne ce titre. C'est un joueur exceptionnel par son tempérament et je ne peux que le remercier au nom du hockey suisse.'

La Suisse 2e au classement IIHF

Au rayon des bonnes nouvelles, la Suisse est désormais deuxième du classement mondial derrière les Etats-Unis après cette finale, du jamais vu! La troupe de Patrick Fischer devance des nations comme le Canada, la Suède, la Finlande ou la Tchéquie. Le travail accompli par le staff depuis des années amène des dividendes. Jouer l'Euro Hockey Tour depuis 2022, en affrontant année après année Finlandais, Suédois et Tchèques, a fait progresser les Suisses face à ces nations historiquement plus fortes.

Les finales mondiales, même perdues, doivent encourager les jeunes à s'investir dans le hockey et à prendre le relais des stars d'aujourd'hui dans plusieurs années. Cette génération dorée a encore pas mal de hockey dans les jambes. Hischier, Fiala, Meier, Siegenthaler, Moser ou encore Malgin sont dans leur 'prime'. Mais Nino Niederreiter aura 33 ans et Roman Josi 35. Exceptionnel durant ce Mondial, Leonardo Genoni fêtera lui ses 38 ans. Comme l'an dernier, la Suisse va panser ses plaies et sécher ses larmes. Et repartir vers son objectif: l'or mondial.

/ATS