Suisse

L'USAM exige la fin des mesures Covid

25.01.2022 16h54 Lucie Hainaut et Martin Esposito

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La NZZ am Sonntag l’annonçait ce dimanche: l’Union Suisse des Arts et Métiers s’est associée avec plusieurs fédérations professionnelles, et des membres des partis bourgeois. Avec une revendication: la levée immédiate des mesures covid. Ils ont précisé leurs demandes lors d’une conférence de presse ce matin à Berne. 

l’USAM a rassemblé la Fédération suisse des centres de fitness et de santé, EXPO EVENT Swiss LiveCom Association (la faîtière des organisateurs d’expositions et de congrès), GastroSuisse, et des représentants politiques de l’UDC, du PLR et du Centre. Ils se sont réunis lors d’une conférence de presse pour porter leurs revendications: la fin du certificat Covid, l’abandon de l’obligation de télétravail, mais aussi la levée des quarantaines et des isolements. 

Une prolongation du certificat Covid qui passe mal

Ce sont les déclarations du Conseil fédéral mercredi dernier qui mis le feu aux poudres. Et surtout la prolongation du certificat covid jusqu’à la fin du mois de mars. Une mesure inutile, selon Casimir Platzer, le président de GastroSuisse: «L'obligation de certificat est devenue inefficace, car elle n'empêche plus les contagions. Nous demandons au Conseil fédéral de supprimer immédiatement l'obligation de certificat dans l'hôtellerie et la restauration, dans les établissements culturels, de loisirs, de sport et de divertissement. La 2G et la 2G+ représentent une charge inutile pour les secteurs concernés et pour la société́»

Une menace sanitaire jugée minime

Selon les intervenants, les mesures Covid nuisent aux entreprises, qui essuient des pertes financières importantes, et risquent la faillite. Et ce, alors qu’ils jugent la menace sanitaire minime. C’est la position qu’a défendu Daniela Schneeberger, conseillère nationale PLR et vice-présidente de l’USAM: «Malgré́ l’augmentation du nombre de cas positifs au variant Omicron, la pression dans les hôpitaux stagne, voire baisse, au lieu d’augmenter comme on a pu le craindre. Les scenarios catastrophe élaborés par la Task Force du Conseil fédéral ne se sont pas produits. Par conséquent, les restrictions appliquées sur la base de ces hypothèses ne se justifient plus»

Appel à une journée de la liberté

Les représentants des fédérations professionnelles refusent d’attendre la fin du mois de mars pour la suppression de la quarantaine et de l’isolement, et la fin février pour l’abandon du télétravail obligatoire. Ils demandent la levée de toutes les mesures le 2 février: date à laquelle siègera à nouveau le Conseil fédéral. L’USAM et ses partenaires souhaitent en faire la journée de la liberté.

Débat: Faut-il relâcher les mesures au plus vite?

La journée de la liberté divise. Pour en débattre, Céline Amaudruz, conseillère nationale et présidente de l’UDC Genève, et Caroline Marti, sont nos invitées.

«Je crois que la population Suisse est divisée, isolée, voire très endettée, lance Céline Amaudruz. Si le Conseil fédéral prend la décision d’arrêter les mesures, cela sera un retour à la liberté.» La conseillère nationale vise un arrêt des restrictions le 2 février prochain. Caroline Marti, elle, s’inquiète. «Même si le variant Omicron est moins dangereux, notre système hospitalier est sous pression, on a une flambée du nombre de cas. Nous devons nous assurer de protéger la population et nos services publics. Les transports publics ont dû réduire leur offre, les soins hospitaliers manquent de personnel. Alors laisser circuler le virus pourrait nous revenir comme un boomerang en pleine figure, avec des nouvelles mesures plus strictes.»

Si Céline Amaudruz reconnaît qu’en cas de nouveau variant préoccupant, il faudrait reprendre des mesures, elle avance que le variant Omicron est «assez inoffensif», rappelant des chiffres issus de notre enquête sur le nombre de malades du Covid au HUG. De plus, «On peut se baser sur ce qui se passe en Angleterre par exemple, où les mesures sont relâchées. Il est vrai qu’il va falloir garder des mesures de distances, mais il va falloir arrêter avec le certificat, le télétravail obligatoire et la quarantaine.»

Caroline Marti rétorque que «la levée complète des mesures reviendrait à se tirer une balle dans le pied. On doit continuer de très près à étudier cette pandémie et évaluer, avec le temps, les possibilités que nous aurons pour lever les mesures.» «Personne n’est médecin autour de cette table, mais quand on nous explique que Omicron n’amène personne à l’hôpital, alors il est temps de relâcher les mesures», conclut la conseillière nationale UDC.