Suisse

Votations: Quels enjeux sur le paquet de 150 millions de francs en aide aux médias?

01.02.2022 21h03 Rédaction

Débat aide aux médias

Les Suisses doivent se prononcer le 13 février sur un paquet de 150 millions de francs en aide aux médias. Quels sont les enjeux de cette votation? On en débat avec deux rédacteurs en chef Frédéric Lelièvre et Cédric Jotterand.

La presse a souvent la réputation de n'avoir qu'un avis et pourtant, les deux rédacteurs en chef de médias en plateau ce soir ont un avis différent à propos de l'objet de votation sur lequel les Suisses sont amenés à se pencher d'ici le 13 février.

«Les subventions tentent tout le monde, mais pourquoi les médias devraient-ils être aidés?» lance Frédéric Lelièvre, rédacteur en chef d'AGEFI en expliquant:

«Il faudrait qu’il y ait un dysfonctionnement majeur du secteur de l’information pour justifier une intervention de l’Etat.»

En face, Cédric Jotterand, rédacteur en chef du Journal de Morges, rétorque que l'aide proposée pourra bénéficier les petits médias, notamment sur la question d'un rabais postal. Il expose sa vision de l'enjeu de cette votation:

«La grande question n’est pas de savoir si on veut donner de l’argent aux médias mais si on veut continuer à informer les lecteurs de chaque petit village.»

Où va aller l’argent? 

Personne ne sait vraiment où ira l’argent et c’est bien le problème, précise Cédric Jotterand. Cependant, il remarque également que les potentiels millions d’aides divisés par l’ensemble des médias du pays ne s’élèvent pas à de grands montants singuliers, 50’000-60’000CHF par an pour son journal selon ses estimations, raison pour laquelle l’urgence à recevoir cette aide devient réelle. Le rédacteur en chef du Journal de Morges rappelle que l’aide du gouvernement sera neutre en venant  par facture postale, ce qui n’affectera «ni l’indépendance ni les journalistes».

De son côté, Frédéric Lelièvre, constate que l’aide aux médias devrait viser le «dysfonctionnement», alors qu’elle se présente aujourd’hui, selon lui, dans une forme inégale. Il explique que la presse devra se réinventer: «on va changer et on n’a pas forcément besoin d’être subventionné pour le faire».