Suisse

Fin des mesures: les Suisses entre joie et prudence

02.02.2022 18h59 Lucie Hainaut

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Fin du télétravail obligatoire, plus de quarantaine imposée… Et ce, dès demain. La nouvelle a de quoi réjouir, notamment dans les milieux économiques. Malgré tout, les réactions face à la levée des mesures annoncée par le Conseil fédéral ne sont pas unanimes. 

«Il était temps qu’on reprenne une vie un peu plus normale», «c’est une très bonne nouvelle», «ça donne une lueur d’espoir»… Si la plupart des personnes que nous avons interrogées sont ravies de la levée des mesures, certaines se montrent plus prudentes: «Ma fille vient d’avoir le covid, il y a plein de cas à l’école, alors je ne sais pas si c’est le bon moment», nous confie une passante. Une autre aimerait que le port du masque dans les transports publics reste imposé le plus longtemps possible.

Les fédérations professionnelles ravies

Du côté des fédérations professionnelles, on salue l’arrivée de ces assouplissements. Véronique Kämpfen, directrice communication de la FER Genève (Fédération des Entreprises Romandes), explique : «On est ravis de la fin de l’obligation de télétravail. Il reste la recommandation de télétravail, qui permet davantage de souplesse dans les entreprises. C’est une mesure qui était très attendue par les employeurs comme les employés». «La fin des quarantaines, c’est vraiment une excellente nouvelle» ajoute André Berdoz, vice-président de l’USAM (Union Suisse des Arts et Métiers). «On devrait retrouver la moitié de nos effectifs».

Une victoire en demi-teinte pour GastroSuisse

L’USAM s’est associé à différentes fédérations, pour demander la fin de la plupart des mesures. Ils avaient tenu une conférence de presse sur le sujet la semaine passée. Et on peut dire qu’ils ont été entendus. Même si du côté de GastroSuisse, son président, Casimir Platzer, émet quelques réserves: « On est partiellement satisfaits, parce que le Conseil fédéral nous a entendus : il a supprimé l’obligation du télétravail, il a supprimé l’obligation de la quarantaine, mais ce qu’on regrette, c’est qu’il n’ait pas supprimé tout de suite l’obligation du certificat covid ».

Les épidémiologistes restent prudents

Il y a deux jours, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de lʹInstitut de Santé globale de l’UNIGE émettait lui aussi des réserves… d’un autre type : « Des allègements de mesure qui auraient été adossés à des indicateurs de santé tout à fait favorables auraient été, pour nous les épidémiologistes, quelque chose de plus en phase avec le risque épidémique actuel ». Une levée des mesures accueillie donc avec soulagement par beaucoup, et avec circonspection par d’autres. Mais là où tout le monde se rejoint, c’est dans l’espoir que la pandémie ne soit bientôt plus qu’un lointain souvenir.