Et si le service militaire devenait obligatoire pour les femmes?

Le Conseil fédéral souhaite étendre à long terme les effectifs de l’armée et de la protection civile. Que faut-il faire? La députée socialiste Amanda Gavilanes et Catalina Roth, responsable communication au sein du bataillon genevois de carabinier 14, débattent.

Deux options sont actuellement examinées. Tout d’abord, l’obligation de servir dans la sécurité, qui fusionnerait le service civil et la protection civile. Mais aussi l’obligation de servir axée sur les besoins, c’est-à-dire étendre le service militaire aux femmes. Une bonne solution? Non, pour Amanda Gavilanes. «Je trouve fort mal à propos de revenir à la charge. On a vu le PLR et l’UDC demander une augmentation du budget de l’armée, ou encore Viola Amherd demande le retrait de l’initiative contre les F-35. L’armée nous fait vivre dans une société hyper-militarisée. À mon sens, inclure les femmes dans un modèle comme celui-ci, sans refonte de la société, c’est une erreur.»

«La clé, c’est d’occuper le terrain»

Catalina Roth, militaire de milice, n’est pas du même avis: «L’armée fait des efforts pour résoudre certaines problématiques. En tant que femme on a des obstacles, mais on peut y trouver sa place. La clé, c’est d’occuper le terrain, c’est d’être là en tant que femme. On a toutes et tous notre place dans l’armée.» «Si on ne remet pas en cause les structures, un corps comme celui de l’armée agit comme un catalyseur. Il faut pouvoir donner la parole aux femmes et ne pas avoir seulement cette vision idéalisée», répond Amanda Gavilanes.