Guy Parmelin: «Sans la Suisse, le continent européen est pénalisé»
Le conseiller fédéral en charge de l’économie accorde à Léman Bleu un entretien en marge de son déplacement à Genève. Invité par la Chambre de commerce d’industrie et des services de Genève, il aborde devant nos caméras la question de l’énergie, des denrées alimentaires, de la neutralité suisse et de nos relations avec l'Europe.
Le conseiller fédéral juge insatisfaisante la situation qui touche le monde suisse de la recherche. La situation s’est détériorée depuis l’arrêt par la Suisse du projet d’Accord-cadre. Les universités du pays ont depuis été écartées de plusieurs projets de recherches importants.
«Si le continuent européen se prive de la Suisse, c’est lui qui est pénalisé»
Des alternatives doivent être développées, dans le cas où le dossier serait durablement bouché. Guy Parmelin multiplie les discussions avec les États-Unis, la Grande-Bretagne sortie de l’UE, Israël ou encore Singapour.
La crainte d’une crise migratoire plus grave depuis l’Afrique
Face à la crise d’approvisionnement alimentaire, Guy Parmelin plaide pour la création de couloirs spéciaux pour que les denrées soient acheminées en dépit du conflit qui fait rage à l’est de l’Europe. Il souhaite que des solutions soient trouvées avec la Croix-Rouge et les belligérants pour que le continent africain et le Proche-Orient ne voient pas leur situation alimentaire s’aggraver. Si tel n’est pas le cas, le risque d’importants flux migratoires guette, souligne le conseiller fédéral, «ce que personne ne veut».
«Si vous avez un problème de faim, vous risquez de provoquer de nouvelles migrations»
Pas de rabais sur l’essence
Baisser le prix de l’essence, comme en France? Le conseiller fédéral se montre sceptique. Les implications sont trop grandes et auraient des conséquences sur le financement des routes, du rails et de l’AVS.
«Ce n’est pas simplement ‘on fait un rabais et on verra bien ce qui se passe’»
Faut-il interdir les transactions sur l’uranium ou le brut russe effectuées en Suisse? Guy Parmelin répond par la négative. Le pays aurait trop à perdre. Les sanctions prises par la Suisse s’alignent sur celles prises par l’Union européenne et sont évaluées au cas par cas, souligne-t-il.
«C’est une prestation qui se fait ici, mais qui se ferait ailleurs si nous l’interdisions»