Le National veut réintégrer le programme Horizon Europe

La Suisse doit mettre sur pied un programme global pour attirer les meilleurs chercheurs et start-ups du monde entier. Le National a adopté jeudi, par 164 voix contre 7, une motion de commission visant à contrer les effets négatifs d'une mise à l'écart du programme Horizon Europe.

Sans participation pleine et entière au programme européen, la Suisse pourrait voir son leadership dans la recherche et l'innovation diminuer. «Il est temps de prendre les choses en main», a plaidé Christian Wasserfallen (PLR/BE) pour la commission. Un programme de renforcement de ces deux domaines doit être mis sur pied, indépendamment d'une inclusion ou non au programme européen. Le financement de 700 millions de francs par an est déjà arrêté.

Encouragements financiers

Les start-ups et les PME doivent bénéficier de contributions aux investissements. Les chercheurs et les chercheuses d'excellence doivent être encouragés financièrement. Et des mesures supplémentaires de promotion de carrière doivent être mises en place pour les niveaux doctoral et postdoctoral.

Les éléments existants d'Horizon Europe, tels que les bourses ERC, doivent en outre être dotés de moyens supplémentaires. Et les mesures de transition et de substitution, qui existent déjà ou ont été esquissées, doivent être prises en compte.

Une partie de l'UDC s'est opposée au programme. La recherche et l'innovation disposent déjà de milliards de francs en Suisse, a argumenté Andreas Glarner (UDC/AG) par écrit. Une politique des dépenses raisonnable implique qu'aucun argent supplémentaire du contribuable ne soit attribué à ces deux domaines.

Le ministre de la recherche s'est aussi opposé au texte. «Une multitude de mesures et d'instruments sont déjà prévus. Le lancement d'un nouveau programme devrait être examiné dans le cadre global du message pour l'encouragement de la formation, de la recherche et de l'innovation», a estimé Guy Parmelin. Sans succès.

«Un signal très clair»

Pour Yves Flückiger, cette motion, «donne un signal très clair au Conseil fédéral qui doit tout mettre en oeuvre pour que la place scientifique suisse fasse partie d’Horizon Europe.» Pour lui, rejoindre ce programme de recherche, avec un budget de 96 milliards, est indispensable. Le recteur de l’Unige est aussi président de la ligue européenne des Universités de recherche. «C’est un acte symbolique, pour que la Suisse rejoigne Horizon Europe. C’est un excellent signal pour construire cette adhésion.»

Depuis 2021, la Suisse ne fait plus partie du programme. «Les chercheurs européens ne viennent plus en Suisse car ils risquent de ne plus faire partie de programme de collaboration.» Pour lui, si l’association doit être partielle ou tardive, rejoindre ce programme est une nécessité. «Aucun autre programme ne remplacera Horizon Europe.»