Suisse

Cassis attend une reconstruction « longue et complexe » en Ukraine

20.06.2022 12h20

Cassis attend une reconstruction "longue et complexe" en Ukraine

Le président de la Confédération Ignazio Cassis estime que Lugano doit lancer un plan "politique et diplomatique de grande dimension" pour l'Ukraine et les efforts dans ce pays (archives).

Photo: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Le président de la Confédération Ignazio Cassis s'attend à une reconstruction 'longue et complexe' après la conférence de Lugano (TI). Cette réunion doit contribuer à la 'stabilité de l'Europe et du monde', a-t-il affirmé lundi à la presse à Bellinzone.

Les reconstructions ont toujours donné lieu à 'un processus politique et diplomatique de grande dimension', a affirmé le président de la Confédération. La Seconde Guerre mondiale l'a montré, selon lui.

Ignazio Cassis rejette les critiques de ceux qui considèrent que la réunion de Lugano sera celle qui organisera un partage de l'Ukraine entre oligarques. Au contraire, elle va 'contribuer à la stabilité de l'Europe et du monde', insiste-t-il. L'ensemble du Conseil fédéral est 'enthousiaste' et soutient l'organisation de cette réunion, prévue avant la guerre en Ukraine mais qui a encore pris une nouvelle tonalité depuis le début des affrontements.

L'Ukraine devra elle-même piloter sa reconstruction. Des accords ont déjà été conclus avec certains Etats et Kiev souhaite que les donateurs puissent soutenir une région entière du pays. Lugano doit également aboutir à de nouveaux engagements financiers mais les flux seront surveillés pour garantir que l'argent soit bien utilisé, a précisé encore M. Cassis.

La Suisse s'attend à plusieurs années d'efforts, peut-être même des décennies. Cette guerre a affecté la population suisse, insiste encore le président de la Confédération.

Plusieurs chefs de gouvernement attendus

Pour le moment, un certain nombre de dirigeants ont confirmé leur venue les 4 et 5 juillet. Mais 'la plupart s'annonceront au dernier moment', selon M. Cassis qui s'attend à voir débarquer plusieurs chefs de gouvernement. Davantage que lors des quatre précédentes conférences sur l'Ukraine qui portaient sur les réformes du pays.

Les chefs des gouvernements tchèque et lituanien ont déjà annoncé qu'ils seraient présents et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est aussi attendue. La réunion de Lugano sera organisée après plusieurs rencontres internationales importantes, dont les sommets du G7 et européen.

L'incertitude reste notamment sur la participation en présentiel du président Volodymyr Zelensky qui n'est toujours pas sorti de son pays depuis le début de la guerre. Dans tous les cas, le chef de l'Etat ukrainien s'exprimera devant les participants par vidéo interposée.

La réunion doit démarrer par une discussion sur la sécurité qui ne sera pas publique, contrairement aux autres composantes des deux jours de réunion. Pour le reste, reconstructions sociale, économique et environnementale seront abordées. Celles-ci doivent être menées en parallèle aux réformes du pays, selon la délégation suisse.

Déclaration de Lugano attendue

Une Déclaration de Lugano sera approuvée au terme de la conférence. Elle doit donner les 'priorités, la méthode et les principes de la reconstruction'. Selon les estimations, le coût de celle-ci devrait atteindre plus de 600 milliards de francs. Mais il est encore trop tôt pour aboutir à un chiffre précis, selon la Suisse.

Au total, 40 Etats et 18 organisations internationales sont attendus à Lugano. Côté sécurité, le président de la Confédération a répété que jusqu'à 1600 soldats pourront soutenir les efforts des autorités cantonales.

Berne financera 80% des coûts sécuritaires mais la responsabilité opérationnelle restera celle du canton. Il est trop tôt pour avoir des indications précises sur l'enveloppe, mais 'on parle de plusieurs millions de francs', selon le président de la Confédération.

Pour le conseiller d'Etat tessinois Norman Gobbi, 'le défi sera de garantir que tout fonctionne au mieux'. Mais les autorités cantonales souhaitent utiliser cette rencontre pour montrer les capacités d'accueil de la région.

Une grande partie des délégations pourraient arriver par Milan ou Zurich. La population est, elle, conviée à un programme culturel avec une exposition et un concert.

/ATS