Stéphane Genoud sur le plan énergie: «Ça va dépendre de Poutine»
Professeur en management de l’énergie à la HES-SO Valais, Stéphane Genoud avait alerté à la mi-août sur les risques de pénurie et la gravité de potentielles coupures. Il réagit aux annonces de Berne.
Stéphane Genoud semble pessimiste sur notre plateau: «Ça va dépendre de Poutine, c’est lui qui décidera si l’on aura du gaz ou pas. L’hiver dernier, la moitié du gaz que l’Europe consommait venait de Russie. Pour la Suisse romande, c’est un peu moins. Les 15% (de réduction de consommation, NDLR.) vont dépendre de si l’on reçoit le reste. Car le gaz est une énergie de réseau: si la tension baisse, les gaziers vont réduire la voilure.»
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Le spécialiste demande aux populations de s’adapter aux mesures, dont celle consistant à baisser le chauffage. «Ce n’est pas grave d’avoir un peu froid, on se serre avec son chéri et on fait des bébés.»
«Le marché électrique n’a jamais été aussi chaud»
Car le risque est surtout sur le réseau électrique. «Tous ceux qui ont acheté des chauffages électriques vont faire tomber le réseau.» D’après lui, certains cantons étudient des cas allant jusqu’à deux semaines d’arrêt. «Il ne faut pas transférer la consommation de gaz sur le réseau électrique. Car le marché électrique n’a jamais été aussi chaud, malgré le froid qui va arriver.»
Toutefois, Stéphane Genoud appelle à garder le calme: «Comparé au Covid, pendant la pandémie, il y avait des gens qui mouraient. Si l’électricité disparaît pendant quelques heures, ce n’est pas grave, cela sera juste gênant. Il faudra juste anticiper, car si on n’anticipe pas, des gens pourraient être bloqués dans des ascenseurs, des alarmes électriques ne pourraient plus se déclencher. Économiquement, c’est clair que cela va avoir un impact très important.»