Suisse

Qui sont les quatre candidats au Conseil fédéral?

06.12.2022 18h32 Lucie Hainaut

Berne Palais fédéral Berne Palais fédéral

C’est la dernière ligne droite pour les élections au Conseil fédéral. L’Assemblée fédérale élit mercredi matin les remplaçants des sortants Simonetta Sommaruga et Ueli Maurer. Le PS et l’UDC présentent chacun deux candidats.

Ce soir ils sont quatre, demain mercredi il n’en restera que deux: les candidats au Conseil fédéral n’ont plus que quelques heures pour convaincre une majorité des 246 élus fédéraux. Le PS présente deux candidates: Elisabeth Baume-Schneider et Eva Herzog. Côté UDC, c’est un ticket 100% masculin avec Albert Rösti et Hans-Ueli Vogt.

Elisabeth Baume-Schneider, la romande

La première candidate est aussi la seule romande en lice. Elisabeth Baume-Schneider est jurassienne: elle représente son canton au Conseil des États. Si elle est élue, le Conseil fédéral compterait quatre Latins et trois Alémaniques. Cette majorité risque de jouer en sa défaveur. Sur le positionnement politique, la sénatrice est plus à gauche que sa concurrente Eva Herzog: «La justice sociale, la reconnaissance de la marginalité, de la différence et de l’altérité sont au cœur de mon parcours. Fille de paysan, je me souviens des ouvriers agricoles autour de la table, et mon incompréhension face à leur statut de saisonnier. Mais je me souviens aussi de la richesse, de la diversité des discussions» raconte-t-elle. Si elle remporte cette élection, elle serait la première jurassienne à siéger au Conseil fédéral.

Eva Herzog, la favorite

Face à Elisabeth Baume-Schneider, le PS propose la candidature d’Eva Herzog pour succéder à Simonetta Sommaruga. Elle fait figure de favorite. La candidate provient de l’aile libérale du parti socialiste. Elle représente Bâle-Ville au Conseil des États. Son plus gros atout dans cette campagne est probablement sa solide expérience.

Albert Rösti, le lobbyiste

Pour la succession à Ueli Maurer, l’UDC a choisi son ancien président de parti, Albert Rösti. Le conseiller national a grandi dans une famille de paysans de l’Oberland bernois. Il part favori, même si son rôle de lobbyiste fait grincer des dents à certains : jusqu’à récemment, il présidait la faîtière des négociants de combustibles, Swissoil. Mais il est aussi connu pour son esprit de consensus au sein du Palais fédéral. «J’apporte assez d’expérience pour gérer, pour apporter une connaissance assez large des dossiers. Je peux faire des compromis avec les différents partis et je vais chercher à persuader les autres groupes dans ce sens» confie le candidat.

Hans-Ueli Vogt, le citadin

Face à lui, l’UDC propose la candidature d’Hans-Ueli Vogt. À 53 ans, il est le benjamin de cette élection. Si Albert Rösti a un profil agrarien, Hans-Ueli Vogt est lui un citadin pur jus: il est professeur de droit à l’Université de Zurich, a vécu à New York et il est ouvertement homosexuel. Il siège au Conseil national de 2015 à 2021, puis démissionne il y a un an. Il s’était démarqué de son propre parti en soutenant le mariage pour tous. Dans la campagne, le Zurichois met en avant sa maîtrise du français: elle pourrait lui attirer la sympathie des Romands.

L’Assemblée fédérale se réunit mercredi matin à 8h, les votes se déroulent à bulletin secret. Elle élira d’abord le ministre UDC, puis la ministre PS.