Suisse

Meurtre de Morges (VD): le procureur requiert 18 ans de réclusion

14.12.2022 10h30

Meurtre de Morges (VD): 18 ans de réclusion et internement requis

La famille de la victime, accompagnée de son avocat Me Dario Barbosa (à gauche), lors du procès de l'auteur de l'assassinat d'un Portugais en septembre 2020 à Morges.

Photo: KEYSTONE/Pablo Gianinazzi

Le procureur a requis une peine de 18 ans contre l'auteur de l'assassinat d'un Portugais en septembre 2020 à Morges (VD). Il a souligné la 'culpabilité extrêmement lourde' du prévenu. L'audience se poursuit avec les plaidoiries des parties civiles et de la défense.

Pour le procureur fédéral Yves Nicolet, les actes très graves, les motifs futiles et l'absence de prise de conscience mériteraient une peine à vie. Cette sanction doit cependant être atténuée en raison la responsabilité moyennement diminuée qui a été attestée par l'expert psychiatre. La peine tiendra compte des périodes déjà passées en détention préventive.

Le représentant du Parquet a rejeté l'idée d'un traitement institutionnel en milieu fermé présentée par l'expert. Il a relevé plusieurs motifs qui s'opposeraient à une telle thérapie: le prévenu n'a pas conscience de sa maladie et n'est pas demandeur de soins, il dit préférer la prison. Dans ces conditions, seul l'internement ordinaire est en mesure d'assurer la sécurité publique, a martelé le magistrat.

'Egoïsme primaire et odieux'

Les circonstances et les mobiles de l'homicide commis relèvent de l'assassinat, selon le procureur. Au-delà de l'établissement d'un 'prétendu califat', l'auteur voulait en réalité accéder au statut convoité de 'moudjahidine'. Il a été poussé par un 'égoïsme primaire et odieux'. L'homme a aussi choisi une victime au hasard, sans la connaître, au mépris de sa vie et sans tenir compte de ses proches.

L'attaque avait pour but de semer la terreur. Cette émotion a été violemment ressentie par les convives et en particulier l'ami qui a témoigné mardi et déposé plainte. Dans ce cas aussi, les infractions de menaces et lésions corporelles simples sont réalisées, estime le Ministère public de la Confédération (MPC).

Gardien lardé de coups de stylo

Enfin, l'agression d'un gardien de prison, lardé de 11 coups de stylo et roué de coups de poing relève de la tentative d'assassinat, vu l'acharnement et les motifs futiles de l'auteur. Quant aux coups portés à un agent de Fedpol, ils doivent être qualifiés de menaces et violences contre des fonctionnaires.

Lors de la tentative d'incendie d'une station-service à Prilly en avril 2019, le prévenu était conscient du risque d'explosion et de dommages importants tant physiques que matériels. Seule sa méconnaissance du fonctionnement des pompes à essence a conduit à l'échec de l'attentat, a estimé l'accusateur.

L'audience se poursuit avec les plaidoiries des avocats des parties civiles et de la défense.

/ATS