Berset prêt à être auditionné par les parlementaires
Le président de la Confédération Alain Berset sera à la disposition des commissions de gestion du Parlement dans l'affaire des fuites au sein de son département.
Photo: KEYSTONE/GIAN EHRENZELLERLe MPC demande un procureur extraordinaire pour enquêter sur les fuites au Département fédéral de l'Intérieur (DFI). Il serait le troisième à enquêter sur cette affaire. Le président Alain Berset est lui prêt à être auditionné par les commissions du Parlement.
'Lorsqu'une question se pose, il faut la régler dans le cadre des institutions', a affirmé mardi soir M. Berset dans un entretien à Keystone-ATS en marge du Forum économique mondial (WEF). 'La haute surveillance du Parlement est extrêmement importante', selon le président de la Confédération.
S'il n'a pas accès au dossier, M. Berset affirme qu'il est légitime d'apporter des réponses en cas de questions. 'Les commissions de gestion sont le lieu approprié', dit le président. Le Parlement a dit lundi qu'il se pencherait sur les 'fuites' révélées ce week-end par la presse au DFI lors de la pandémie de coronavirus.
Décision attendue la semaine prochaine
Les commissions de gestion décideront la semaine prochaine de la procédure exacte, mais elles ont des limites dans leur marge de manoeuvre. 'La justice doit d'abord faire son travail', selon la présidente de la commission du Conseil national, Prisca Birrer-Heimo (PS/LU).
Le journal Schweiz am Wochenende avait rapporté samedi que l'ancien chef de la communication Peter Lauener avait transmis à plusieurs reprises à l'éditeur Ringier des informations confidentielles sur les mesures prises par le Conseil fédéral dans la crise du Covid.
Le journal disait s'appuyer sur des mails et des procès-verbaux d'audition tirés de l'enquête en cours menée par le procureur extraordinaire Peter Marti contre Peter Lauener. Le Ministère public de la Confédération (MPC) veut maintenant savoir comment ces informations confidentielles ont été rendues publiques.
Il a adressé une demande pour un procureur extraordinaire à son Autorité de surveillance (AS-MPC), a-t-il indiqué mardi soir dans un courriel à la radio alémanique SRF, que Keystone-ATS est parvenue à obtenir. A Davos, le président de la Confédération insiste sur l'importance de suivre les règles et la séparation des pouvoirs dans cette affaire.
Au total, trois procureurs extraordinaires pourraient être occupés par cette affaire si l'AS-MPC répond favorablement à la demande du MPC. Pour mémoire, M. Lauener avait déposé à son tour une plainte pénale contre M. Marti en septembre 2022. Un deuxième procureur extraordinaire, Stephan Zimmerli, a donc été nommé entre-temps.
Berset pas affolé
'Il y a une procédure en cours qui ne me concerne pas, mais qui court contre d'autres personnes, contre des tiers. C'est très injuste pour eux que tout soit discuté ouvertement dans les médias', insiste-t-il. 'Ce n'est pas vraiment l'idée que l'on se fait d'une démocratie', ajoute-t-il aussi.
Et certains partis ont visé vivement le président de la Confédération ces derniers jours. Lui ne semble pas s'affoler sur l'impact politique de cette polémique dans une année électorale où le PS devra défendre ses deux sièges au Conseil fédéral.
'J'ai tout donné pour aider le pays à sortir d'une situation terrible avec la pandémie. On a vraiment tout fait. (...) Et dans ce cadre-là, je ne compte plus les fois où on a demandé ma démission sur des informations qui étaient sorties ici ou là', dit-il. 'Est-ce que ça doit faire partie de cette situation ? Je ne sais pas trop', affirme-t-il. 'Cette pression et ces discussions, ma foi, font partie du job', insiste-t-il.
/ATS